À la suite de l’immense succès remporté par l’album Nos stars célèbrent le jazz à Montréal, Spectra Musique et le Festival International de Jazz de Montréal présentent cette année une grande célébration du blues avec le disque Nos stars chantent le blues à Montréal. Les profits de ce magnifique album contribueront notamment à la réalisation des prochaines éditions du Camp de blues annuel, le populaire camp de jour musical entièrement gratuit présenté dans le cadre du Festival.
Nos stars chantent le blues à Montréal offre Yann Perreau – entouré de la chorale du Camp de blues dirigée par Vincent Beaulne -, pour la première fois sur un album au service d’un classique du blues avec la très emportée Shake Your Money Maker d’Elmore James, alors qu’on a proposé au plus digne représentant chez nous du deep south des États-Unis, Zachary Richard, une relecture country-blues de Midnight Special. La déchirante interprétation par Patrick Huard d’un des premiers grands blues en français de l’histoire (dixit son auteur-compositeur, Christophe, en personne !), Aline, un hit des années 60, est enfin immortalisée sur CD et l’éblouissante Nadja reprend avec son conjoint Taurey Butler le classique de la première dame de la Nouvelle-Orléans, Irma Thomas, You Can Have My Husband (Don’t Mess With My Man). Jonas et Frank Marino réinventent de belle façon le classique de Bo Diddley, Who Do You Love, qu’on croyait définitivement approprié par le grand George Thorogood, tandis que la touchante et autobiographique Bordeaux Beach Blues brille par la voix unique de Plume (bonus) et que le surprenant Mario Pelchat donne la pleine mesure de son talent vocal considérable en rappelant dans un heureux medley trois beaux moments blues de la carrière d’Elvis : Heartbreak Hotel, Reconsider Baby et Lawdy Miss Clawdy. Le blues au féminin surprend toujours : Catherine Major rencontre ici Steve Hill et ils reprennent ensemble I Just Want To Make Love To You. Pendant qu’Éric Lapointe rend visite à Tom Waits sur Blue Valentines en donnant à celle-ci une dimension et une profondeur dramatiques saisissantes, soutenues par les guitares hypnotiques de Stéphane Dufour, le monumental classique moderne du blues Bad To The Bone n’intimide pas Dan Bigras le moins du monde : bien au contraire, il s’en amuse follement ! Enfin, un chef-d’uvre méconnu de Robert Charlebois, Que-Can Blues, paru en 1974 (bonus), au même titre que Dimanche Blues (bonus), un merveilleux et rare live de l’Offenbach première mouture qui ferme ainsi dignement la marche de ce disque-événement sur le blues.
Le blues et le Québec, une longue histoire d’amour
Les Québécois aiment le blues, allez savoir pourquoi… Il y a dans cette musique de l’âme et du cur, cette musique qui n’invite pas au compromis, un ingrédient inavouable qui semble faire mouche sur notre inconscient collectif. Serait-ce que le blues ne se défausse pas devant le message de vérité qu’il s’oblige à porter, du plus intime au social ?
Nous avons voulu, par ce disque, à l’instar de celui qui célébrait le jazz à Montréal l’an dernier, créer une rencontre entre plusieurs stars québécoises et le blues. Il y a ceux qui causent la surprise, ceux qui s’y glissent tout naturellement ainsi que ceux qui, en français, ont donné à notre culture ses plus beaux moments blues sur disque.
Le héros de cette agréable cause a pour nom Paul Deslauriers. Guitariste au doigté infini, arrangeur hors pair, il a eu pour mission de créer la magie de ces rencontres. Sans son expertise et son enthousiasme, cette belle somme de musique ne serait certainement pas la même. Lui et ses amis musiciens ont su procurer à chaque nouvelle piste où ils ont travaillé la juste couleur. S’ajoutent à ces nouvelles interprétations des morceaux d’anthologie que nous ne voulions pas laisser passer. Le Québec « blues » depuis longtemps et ceux qui s’y sont adonnés avec maestria se devaient d’être salués. Ils le sont dûment.
La promotion du blues par le plaisir auprès des jeunes
Depuis cinq ans, parallèlement au Festival International de Jazz de Montréal, se tient le Camp de blues où une cinquantaine de jeunes regroupés en six formations font des apprentissages le jour (composition, jeu en groupe, etc.) et assistent à des événements en soirée. À la fin, ces groupes nouveaux présentent le fruit de leur travail sur la grande scène TD du Festival. Ces jeunes, qui ne feront pas tous profession de musique bien sûr, s’épanouissent dans cette réalisation. Cet album a entre autres pour vocation le financement du Camp de blues. *** Source: http://www.agencespectrascene.com/musique_varies.aspx?artId=96 ***
L’un des fondateurs du présent site, administrateur et photographe, passionné.