Spectacle de lancement de l’album «MA» d’Ariane Moffatt au Théâtre Rialoto de Montréal, le 29 février 2012.
Ariane Moffatt est très fière de présenter aujourd’hui son quatrième album intitulé MA. Le titre s’inspire d’un concept japonais, le ma, qui fait référence à l’expérience sensorielle de l’espace entre deux choses ou de l’intervalle entre deux actions, un espace perçu comme un lien vivant et non pas comme une division.
Ariane a écrit, interprété, réalisé et produit l’album elle-même, dans son lieu de création et aux studios Planète et Hotel2tango de Montréal. MA a été conçu en étroite collaboration avec Pierre Girard qui a œuvré comme ingénieur de son et mixeur en plus d’assister Ariane à la réalisation du projet.
L’idée d’écrire en anglais comme en français s’est imposée naturellement à Ariane, qui vit dans le Mile-End de Montréal, un quartier réputé pour sa diversité culturelle. On l’avait déjà entendue chanter dans la langue de Cohen, mais en enregistrant plus de la moitié des pièces de son album en anglais, elle se positionne réellement au centre de cette dualité qui existe entre les deux cultures principales de la ville. On la sent d’ailleurs chez elle dans les deux territoires.
Musicalement, Ariane a toujours été une auteur-compositeure éclectique mais ce nouveau son ne pourrait s’approcher plus de sa vraie nature puisqu’elle l’a façonné majoritairement seule. L’électro côtoie encore une fois des ambiances plus acoustiques mais MA la présente entièrement affranchie, faisant exploser les cloisons de la chanson pour élargir sans hésitation les paramètres de son identité artistique
LES CHANSONS
La chanson qui ouvre l’album, Walls Of the World, combine une ligne de guitare hypnotique avec un chant murmuré dont les mots évoquent des questionnements métaphysiques sur cette frontière invisible entre la vie et la mort à travers le récit d’un accident de la route. In Your Body propose une fusion entre Goldfrapp et les Black Keys avec son rythme syncopé, les appels abrasifs du synthétiseur et un texte impertinent qui parle du besoin viscéral de se cacher sous la peau de l’être maladivement désiré.
Un paysage électronique rêveur imprègne L’hôtel Amour, une mélodie éthérée dont le texte se rapproche le plus étroitement du titre de l’album. Cette pièce fut composée dans une des chambres de ce lieu parisien du même nom. Sur Too Late, des steel drums (rapportés d’un voyage à Trinidad) font vibrer une ode électro aux aventures qui s’auto-consument, à la perte et au regret. « Oh, I miss Paris, pornography, your charge on me », chuchote-t-elle avec une sensualité brute.
La pluie et le beau temps enchaîne comme un hymne robotique, luxuriant et une pointe absurde ciselée à la perfection. La chanson fait du temps qu’il fait un sujet à double tranchant. La musique devient acoustique sur Artifacts, une ballade saisissante sur les non-dits qui s’accumulent dans le couple malgré la plus profonde intimité. L’album se termine dans l’urgence et de manière volontairement épique avec Sourire sincère, une pièce déchaînée, où elle tente de reconquérir quelque chose de perdu, qui pourtant lui a toujours appartenu.
Avec MA, Ariane Moffatt court tous les risques alors qu’on la sent tout posséder. C’est son album le plus personnel mais aussi le plus ambitieux et le plus international à ce jour, l’épanouissement d’une créativité sans bornes.
(Source: http://www.arianemoffatt.com)