Gala Juste pour rire 2016: Guillaume Wagner vs Guy Nantel – Gauche vs Droite

Gala Juste pour rire 2016: Guillaume Wagner vs Guy Nantel – Gauche vs Droite

Ouverture en force avec les animateurs de la soirée qui ont bien su donner le ton au gala pour les invités à venir. Le sujet est clair et tranchant; Être de gauche ou de droite. Wagner a été désigné gauche et Nantel droite. Wagner proprose de travailler ensemble, de s’écouter; Ils s’écouteront donc s’échanger une pluie d’insultes et tenter de classer d’un côté ou l’autre des termes comme l’avortement, de partage des richesses, les bélugas, Denis Coderre… Les deux animateurs s’entendent toutefois qu’il n’est pas évident de se situer, que ça dépend des circonstances et qu’en bout de ligne, « on se fait tous fourrer égal par nos politiciens. »

Stéphane Fallu est le premier a monté sur scène. « Quand on m’a invité sur le gala, je me suis dit : y’a personne qui a dit oui! » L’humoriste qui d’entrée de jeu précise qu’il n’est pas un spécialiste de la politique a bien su faire rire avec sa vision des choses; Notamment en expliquant, avec des exemples concernant ses enfants, pourquoi l’éducation est de gauche, mais clairement à droite à la base. Il compare également la droite d’ici et la droite américaine qui est entre autre contre l’avortement. « On ne te tuera pas bébé, on va attendre que tu grandisses dans la marde pis on va te tuer. » Fallu a aussi une solution pour les armes à feu; Interdire la vente de balles.

Ovation debout pour Adib Alkhalidey qui lui, est clair. « Je suis de gauche, Pourquoi? C’est simple, les gens à droite veulent que je retourne dans mon pays. » Il affirme aussi être féministe et insiste que les hommes manquent d’empathie envers les femme appuyant ses propos d’une savoureuse anecdote de date au restaurant où la fille mange clairement trop, et même un dessert, mais fini par ne pas vouloir coucher avec le gars. « comme si un tiramisu c’était la clé des vagins de la ville .» Toujours pour appuyer ses propos, il propose  une hilarante comparaison pour soutenir le fait que c’est plus demandant de laisser entrer quelqu’un que d’entrer « dans quelqu’un ». Adib affirme que le racisme lui fait gagner sa vie et raconte une tranche de vie raciste qu’il a vécu avec un incohérent raciste daltonien. « Je suis pas un neg’, je suis un terroriste! »

Premier Gala JPR pour Richardson Zéphir qui vient aborder l’homosexualité et l’homophobie. Il se réfère d’abord à Michael Sam, joueur de football homosexuel en insistant que le sport professionnel c’est l’idéal pour l’homosexualité avec entre autre les vestiaires et les douches d’équipe. Il ne comprend pas ceux qui ont peur des gais et voudrait que toutes les femmes aient des meilleurs amis gais. Il enchaîne quelques lignes sur la virilité (rappelant les propos de Wagner pour fucker les douchbags) « Y’a rien de plus virile que de coucher avec un homme (…) du poil, des muscles, deux pénis (…) Coucher avec une femme c’est gai! » L’humoriste conclu avec une proposition de publicité pour lutter contre l’homophobie.

Le prochain numéro a su choquer les oreilles chastes, mais surtout éveiller les consciences. Guy Nantel « attaque » les gauches et leur vertu. Il commence fort avec une indignation concernant un petit handicapé… « Je n’ai pas nommé personne, cessez vos jérémiades!» Nantel prend position :  Il dit OUI aux syriens, OUI aux Musulmans, il faut être ouvert d’esprit. « Ouvert, mais pas niaiseux! » Il affime que c’est bien beau de les accueillir, mais qu’il faut se rendre à l’évidence, on accueille les immigrants dans la misère. Il propose aussi d’utiliser la nourriture pour tester, cerner les radicaux; Aux douanes, leur offrir des « chops » de porc, (…) des oreilles de Christ.

Le problème avec la gauche et la droite c’est que « Le Québec est extrême centre, on sait pas qui on est. » Bref, ces petits sujets légers comme il dit, auront soulevé la foule, fait crier des Bravos et auront même donnés des frissons.

  

Didier Lambert a quant à lui abordé le racisme dans un hilarant numéro anecdotique. Barman sur le plateau mont-royal, Didier raconte ses fabuleuses rencontres avec la clientèle française. « Ce ne sont pas des lumières, je dirais que ce sont des abats-jour. » Il écorche leur vocabulaire, leur perspicacité, leur questions stupides et surtout leur capacité à tout tourner au raciste. Lui qui ne juge personne défait les préjugés, définit les étiquettes. ( Les noirs voleurs…de grosses, les jaunes avec des noms d’onomatopées, les rouges qui boivent du gaz, les blancs pas de colonne, etc.)  D’un naturel désarmant, Didier a reçu une ovation debout plus que spontanée et est personnellement mon coup de cœur de la soirée.

  

Un chaleureux accueil pour ce « gros nom, gros humoriste »- Nantel, ce « poids lourd de l’humour, humoriste de gros calibre »- Wagner : Laurent Paquin. Les propos de l’humoriste sont simples, malgré le débat polarisant, il y a des épais des deux bords et le pire c’est de partager son opinion avec un épais. Toujours en voulant parler d’épais, Paquin acquiesce qu’il s’acharne sans gêne sur le parti libéral; Il pointe aussi du doigt le merveilleux monde des politiciens. Il insiste : « Le vrai débat c’est d’arrêter d’être cynique! » Ovation debout bien méritée.

Une autre ovation debout, cette fois-ci  pour Eddy King qui vient dénoncer l’homophobie. Tout part d’une anecdote concernant un de ses cousins homophobe qui n’est pas au courant de l’être et qui lui donne de prodigieux conseils pour réussir sa carrière, comme celui de faire semblant d’accepter le mariage gai. Il dénonce toute la hargne en France entourant le droit au mariage gai et les raisons stupides évoquées pour justifier d’être contre. « Est-ce qu’ils savent que cette loi ne les obligent pas à marier quelqu’un du même sexe!? » Et si c’était le cas? Eddy King se prête au jeu. « Je choisirais Drake, il est sensible, j’en ferais ma meuf. » Il se permet également de jouer sur un terrain sensible en dénonçant l’hypocrisie entourant le « scandale de Joël Legendre » et en donnant son opinion. « Moi c’est un fantasme (…)  m’adresser à un policier, sortir ma quéquette et lui demander de la sucer et de m’en sortir avec juste une contravention. Je le ferais tous les jours, je prévoirais un budget pour ça, un budget quéquette. »

Au tour de l’autre animateur du gala de venir défendre sa position. Guillaume Wagner, un gauche qui critique les gauches; Entre autre leur façon de défendre en insultant. Il parlera lui aussi de toute l’hypocrisie entourant Mike Wark et Jérémie Gabriel  et entre autre, de cette façon qu’a le public de surestimer les vedettes et d’être surpris lorsqu’ils réalisent qu’ils sont des trous du cul. « Les vedettes, c’est des sociopathes. »  La vraie division selon Wagner, ce n’est pas la gauche ou la droite, c’est d’être riche ou pauvre. Il pensait d’ailleurs finir son numéro sur un malaisant gag sur le défunt René Angelil, mais se ravisera en démontrant l’absurdité des représentants de la droite, les « angry white man » dans une amusante comparaison avec des joueurs de pokers.

Jean-François Mercier vient parler démocratie. Il commence d’ailleurs son numéro en clamant haut et fort qu’il est contre la démocratie, expliquant pourquoi la démocratie est une danseuse.  Il critique également ces fameuses phrases toutes faites « Si tu ne votes pas, tu n’as pas le droit de chialer » Au contraire, Mercier affirme que si tu votes, tu n’as pas le droit de chialer puisque t’as quand même fait ton choix. « Faire des mauvais choix à cause des mauvais partis politiques (…) C’est comme choisir entre chier et manger de la marde ou manger de la marde et chier» lançant une pointe au ministre de la santé. Il critique donc vivement les élus et les électeurs de la démocratie. « Si t’as déjà dépensé de l’argent pour sauver Corneliu, on t’enlève ton droit de vote (gratuit). »

« Je ne sais pas ce que je fais icitte, je ne suis pas politisé » commence le dernier invité de la soirée, Julien Tremblay chaleureuresement accueilli par le public. Avec sa guitare, l’humoriste propose un numéro semblable à celui qui lui avait valu le prix Victor Révélation.  Julien aborde avec une chanson délirante l’importance d’être « politically correct » soulignant au passage le verdict de l’affaire Ward/Gabriel. « Moi je pense que si t’es contre la liberté d’expression, tu devrais pas avoir le droit de le dire! T’es contre? Ben ferme ta yeule pis mime sti! » S’en suit une série de gags ridiculement audacieux. « Tout passe avec une voix de mon’onc’… Mike t’aurais du prendre une voix de mon’onc’;) » Julien voit aussi la politique comme des couleurs, comme une fille qui regarde les sports. « C’est les bleus ou les oranges? Quelle couleur « match » avec mes souliers. » Un numéro plus léger et rafraîchisssant, Julien Tremblay est une belle surprise pour ce gala.

 

Dans le numéro de fermeture, les animateurs du gala passent en revue les numéros de la soirée les caricaturant au passage et leur prêtant des intentions douteuses. « Eddy King qui vient révéler son homosexualité, le scandale de Fallu (sa présence sur le gala), Adib qui dit le mot neg’ (…) On vous a vu rire, si on va en cour, vous venez avec nous! »  À la lumière de cette revue, Nantel veut poursuivre Wagner et Wagner veut poursuivre Nantel. Tous deux se retrouvent devant le juge, Antoine Vézina qui vient de rendre son verdict dans la cause Ward/Gabriel. « J’ai fait gagner l’humoriste! (…) C’est pas le petit l’humoriste? » Après une multitudes d’anecdotes ridicules éloignant les humoristes de leur cause; Et même si normalement ça prend 6 mois avant de rendre son verdict, grâce à la tête de grosseur normale de Guillaume Wagner, le juge conclut : Les humoristes devront dire que des choses gentilles. « Avant de parler, demandez-vous si Gino Chouinard dirait ça. » Pour donner des exemples, Antoine Vézina déblatère à coup de « Qui suis-je? » un répertoire de gags douteux, mais gentils forçant les animateurs de la soirée à poser leur propre verdict : Ils resteront comme ils sont.

Excellente décision et Excellent gala! Bravo!

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