Lancement de l’artiste Lhasa, au Théâtre Corona de Montréal, le 20 avril 2009. Six ans après la sortie de The Living Road, Lhasa est de retour avec un album, intitulé
simplement Lhasa. Réalisé par l’artiste elle-même (qui a cosigné certaines des mélodies avec
Patrick Watson, Freddy Koella et Sarah Pagé), puis enregistré sur bande analogue presque
entièrement en «live», ce troisième album témoigne de la maturité de son auteure,
compositrice, interprète et réalisatrice. L’attention que se portent les musiciens et la chanteuse
est palpable et transparaît dans les changements subtils d’intensité et de tempo, impossible à
créer dans le monde des métronomes et des prises par ordinateur. Enregistré et réalisé à
lancienne, cet album nous fait vivre une expérience musicale unique où se côtoient guitares,
basse, batterie, pedal steel, piano et harpe.
«J’ai adoré travailler sur bande analogue» affirme-t-elle, «Cela change tout. Au lieu de s’épuiser
à rechercher la perfection, enregistrer des chansons sur ruban nous force à entendre la musique
comme un tout, à accepter les petites défaillances au nom de la beauté de l’ensemble, et à
capturer l’instant».
Portées par le jeu à la fois sobre et texturé des musiciens, les mélodies oscillent entre country
et gospel, entre blues et folk. La musique se dévoile en un spécimen rare qui se déploie
doucement, sans jamais se livrer. Elle est tantôt vivante, tantôt haletante et celui qui l’écoute se
laisse envelopper et s’y glisse sans effort.
Quant au fait d’écrire des chansons en anglais, Lhasa déclare : «Je me sentais incapable d’écrire
en espagnol ou en français. Par contre, l’idée de m’exprimer en anglais, qui est ma langue
maternelle, celle dans laquelle je réfléchis et je compte m’excitait réellement. J’ai passé
tellement une grande partie de ma vie à m’exprimer à travers d’autres langues, qu’il y avait
quelque chose de très doux dans ce retour en musique via ma première langue. Cela
représentait un écueil en moins… Quant à l’avenir, qui sait? Je me sens très riche, très
chanceuse d’avoir tous ces choix artistiques devant moi ».
Les textes de l’album forment un tout : une question surgit dans un texte, une réponse apparaît
dans un autre; une chanson s’enfonce dans le monde chaotique de l’émotion, une autre en jaillit
et s’élève dans la lumière. On y évoque la peur, la foi, le commencement et la fin, la sérénité et
le combat… à chaque sentiment sa chanson, son moment.
Lhasa est une musicienne à part. Caméléon tout en restant toujours elle-même, elle tisse avec
sa voix un univers poétique unique porté par son charisme, son intégrité et ses convictions. Elle
n’enfreint pas les règles, elle les ignore. Loin du bruit et de la fureur de l’industrie moderne de
la musique, loin des paillettes du show-business, elle trouve tranquillement sa place et s’affirme
petit à petit comme l’une des auteures-compositrices les plus fascinantes de sa génération.
Un très heureux retour, à paraître le 21 avril sous étiquette Audiogram.(Source:Audiogram)