
C’était soir de grande première au Théâtre St-Denis, alors que la comédie musicale Chicago a été
présentée en grande pompe devant une foule de personnalités, d’artistes, de médias et de fans. Tapis
rouge, projecteurs, ambiance électrique: tout y était pour une soirée mémorable!
Et que dire du spectacle? Tout simplement à couper le souffle! Dès les premières notes, on est happé
par l’énergie sur scène et les 13 musiciens présents en direct y sont pour beaucoup. Leur jeu musical
était exceptionnel, précis, vivant, incarné. C’est rare, mais ici, les musiciens font vraiment partie du
spectacle. On les voit jouer, interagir, participer à l’action. Même le chef d’orchestre se transforme en
acteur à un moment clé!
Un moment fort: Roxie et son rêve de gloire!
L’un des moments les plus marquants survient lorsque Roxie Hart, interprétée avec justesse par Véronic
DiCaire, lit son journal et s’imagine devenir une superstar. Cette scène, brillante de fantaisie, intègre
l’orchestre au cœur de l’histoire, soulignant le lien entre musique et narration. C’est drôle, touchant et
parfaitement maîtrisé! Véronic se fond d’ailleurs dans l’univers du spectacle avec une telle aisance qu’on pourrait croire qu’elle y a toujours été.
Velma Kelly, Terra C. MacLeod la connaît par cœur! Depuis 2003, elle l’a jouée des milliers de fois, un peu partout dans le monde: Montréal, New York, Paris, Dubaï, Tokyo, Londres, Séoul… la liste est longue! Pourtant, malgré les paillettes de Broadway ou l’aura du West End, elle reste attachée à ses racines québécoises! Ce rôle-là, c’est un peu comme une seconde peau. Ça fait plus de vingt ans qu’elle le porte, qu’elle entre dans ses talons pour chanter All That Jazz devant des foules captivées. Elle a même été surnommée «Broadway Royalty» par des passionnés: un titre flatteur qu’elle accueille avec humilité. Elle ne compte même plus le nombre de fois où elle a chanté cette chanson emblématique. Mais ce qu’elle sait, c’est qu’à chaque fois, la magie opère encore!

Une troupe exceptionnelle… et des danseurs hallucinants
Sur scène, tout le monde brille!| Mention spéciale à Yoherlandy Tejeiro (vu dans Révolution), qui livre
une performance surprenante et pleine de nuances. Les danseurs sont tout simplement hallucinants:
leur synchronisme, leur précision, l’expressivité de chaque mouvement… C’est du très haut niveau! Et ce
qui étonne, c’est que même les chanteurs principaux dansent avec une aisance impressionnante,
ajoutant à la cohésion de l’ensemble.
Une distribution 100 % convaincante
Mélissa Bédard est extraordinaire dans son rôle de matrone de prison: elle occupe la scène avec une
présence naturelle et une voix puissante. Le rôle semblait avoir été écrit pour elle!
Michaël Girard, dans le rôle de l’avocat, offre un jeu nuancé et charismatique. On y croit à chaque
réplique!
Après s’être illustrée dans La Corriveau – La soif des corbeaux, La Voix et Waitress, Frédérique Mousseau ajoute une autre grande production à son parcours en rejoignant Chicago. Fidèle à elle-même, elle brille dans la comédie musicale qui lui fait d’ailleurs renouer avec la danse, une passion qu’elle caresse depuis la tendre enfance!
Une adaptation francophone rafraîchissante qui trouve rapidement sa voix
L’un des défis de la production: adapter les chansons cultes en québécois francophone. Pour un public
habitué à entendre ces classiques en anglais, il faut un petit temps d’ajustement. Mais très vite, on se
laisse emporter. Les paroles réinventées sont drôles, bien pensées et bien de chez nous, donnant à cette
version une saveur locale assumée et attachante.
Si certains s’attendaient à de grands décors clinquants, ils seront surpris: ici, la sobriété visuelle est un choix assumé. Et il fonctionne. En réduisant les éléments de décor, la production laisse toute la place au
jeu des comédiens, à la chorégraphie et à la musique. Résultat: une immersion totale, sans fioritures
inutiles.
Avec plus de 50 000 billets vendus avant la première, Chicago est déjà un succès. Et ce n’est pas
surprenant: cette production québécoise prouve qu’on n’a plus besoin d’aller à Broadway pour vivre de
grandes comédies musicales. Le talent d’ici est immense, et cette version de Chicago en est une
magnifique démonstration. C’est une fierté pour Montréal, et on espère que le spectacle restera en ville
bien au-delà de l’été!
Chicago est à l’affiche au Théâtre St-Denis jusqu’au 27 juillet, dans le cadre du Festival Juste pour rire
Montréal, avant de partir en tournée à Québec (Théâtre Capitole dès le 9 août) puis à Gatineau (Théâtre
du Casino dès le 10 septembre). Pour les billets, c’est ici!