Cet été est présenté sur les planches du Théâtre de Rougemont, la pièce Le Placard, adaptation théâtrale du populaire film français sorti en 2001. C’est Alain Zouvi qui a adapté le texte de Francis Veber.
L’histoire met en scène, François Pignon (Sébastien Dodge), un comptable discret et plate qui travaille dans une usine de préservatifs. Rien ne va plus dans sa vie : il est sur le point d’être congédié, il est séparé de sa femme depuis deux ans et l’aime encore, son fils le méprise et il songe au suicide.
Alors qu’il s’apprête à sauter de son balcon, il fait la connaissance de son nouveau voisin Georges (Raymond Bouchard), un psychologue retraité. Ils discutent de son congédiement et le vieil homme lui suggère de tenter le tout pour le tout afin de sauver son emploi. Il prétend donc être homosexuel. Le stratagème fonctionne, car les patrons de M. Pignon le gardent pour des raisons purement éthiques.
Les spectateurs seront témoins du regard des autres qui changera tout d’un coup. François Pignon devra faire face à un collègue homophobe (Hugo Giroux), des commérages de plusieurs personnes dont le grand patron (Jean-Bernard Hébert) et la secrétaire (Élodie Bégin), une comptable (Myriam Poirier) qui tente de le séduire et d’un coup de pub marketing orchestré par Guillaume (Marc-André Poliquin).
L’adaptation de la pièce de Veber aurait pu être encore plus poussée en proposant par exemple un personnage trans, non-binaire ou queer. Le propos du film, qui date de 20 ans, était assez actuel à l’époque, mais on dirait qu’en 2023, entendre aussi souvent le mot « fif » ou « tapette » et des propos homophobes nous rend mal à l’aise et « choquent », parce que la société a évolué et que la majorité des gens ne tient plus ce discours. Cela nous donnait envie d’aller défendre M. Pignon!
Cependant, passé cet élément, on se rend compte qu’après avoir encaissé la nouvelle, certains personnages changeront pour le mieux. Qu’au contact de la différence, ils évolueront sans même s’en rendre compte.
Le duo Bouchard et Dodge est attachant et bien assorti. Les deux acteurs sont excellents et nous font passer un bon moment. Choisir un homme de théâtre (Dodge a près de 20 pièces à son actif), moins connu du grand public, comme tête d’affiche pouvait s’avérer risqué, mais le défi est relevé avec brio! La troupe est éclectique pour représenter de belle façon des collègues de bureau typique. On aime la fougue de Poliquin, le charme de Poirier et l’intensité de Giroux.
Cet été, rendez-vous à Rougemont pour voir la pièce Le Placard, mise en scène par Alain Zouvi et présentée par Les Productions Jean-Bernard Hébert. Pour acheter vos billets, c’est au theatrederougemont.com que ça se passe. Bon divertissement!