Gala de François Bellefeuille : Les Rejets contre-attaquent!
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Après avoir sacré Révélation de l’année du Festival Juste pour rire 2010 et avoir obtenu un grand succès lors de ses nombreuses participations aux Galas Juste pour rire en 2011, 2012 et 2013, François Bellefeuille s’est fait offrir l’opportunité d’animer un gala de la série Les têtes de turcs des Québécois. Une première pour l’humoriste et un thème qui colle bien à la peau de son personnage de gars frustré un peu absurde. C’est donc à la Place des arts que François Bellefeuille a invité Les rejets du milieu humoristique à venir s’exprimer et ainsi inverser les rôles d’intimidé et d’intimidateur.
Sur scène, c’est plutôt le comédien Louis Champagne, déguisé en François Bellefeuille, qui a introduit le spectacle avec quelques imitations. François est ensuite arrivé sur scène en s’exclamant : « C’est mon premier gala. Je savais que ça allait faire des jaloux. J’avais peur qu’on me tire dessus. » Il a enchaîné en expliquant ce qu’était un rejet : « Tout le monde a déjà été rejeté. S’il y a quelqu’un ici qui dit qu’il n’a jamais été rejeté, ben sort! Tu viens de vivre ta première fois. » François Bellefeuille a poursuivi en rappelant au public « qu’il fallait toujours être gentil avec les rejets. La preuve, les chandails de loup ça revient à la mode. Y’en vendent chez Simons. Y’a 10 ans, les chandails de loups étaient réservés à ceux qui aimaient le plein air, mais qui ne pouvaient pas en faire parce qu’ils pesaient 400 livres. » Il a aussi mentionné qu’il y a 2 types de rejet : « ceux que ça leur tombe dessus comme les handicapés, les personnes âgées et ceux que c’est à cause de leurs décisions, comme ceux qui portent des bas blancs dans leurs sandales. »
Afin de mettre les spectateurs à l’aise, François Bellefeuille a déclaré qu’il serait le plus rejet de l’auditoire. Il a donc décidé de se faire faire le plus gros wedgie (se faire tirer les sous-vêtements) au monde. Heureusement pour lui, il avait toujours sa doublure. C’est donc Louis Champagne qui a été accroché dans les airs par ses sous-vêtements durant au moins 2 numéros.
Le premier invité de la soirée, Sébastien Haché, qui jouait la carte du gars pogné, est monté sur scène pour offrir quelques blagues sur sa vie plate et sur des batailles d’animaux. « On m’a dit avant d’entrer sur scène : Enlève ton chandail de tes culottes, tu seras plus à l’aise.» Il a alors littéralement sorti un t-shirt de ses jeans.
Simon Leblanc a raconté son arrivée à Montréal. Originaire de la Gaspésie, il est déménagé sur le Plateau Mont-Royal, sa transition s’est donc déroulée dans le luxe. Par la suite, il est redéménagé dans le quartier Saint-Henri. Cette fois-ci, le clash a été plus important. Il a également conté la fois où il a aidé un handicapé qui avait accroché le bouton de contrôle de son fauteuil électrique. « Quand tu as un eye-contact à Montréal, tu deviens automatiquement un préposé aux bénéficiaires. »
Par la suite, c’est Katherine Levac, la gagnante d’En route vers mon premier gala édition 2014, qui est venue présenter un numéro sur son enfance et sa vie montréalaise. Elle vit à Montréal depuis 2 ans et l’adaptation a été difficile au début. « Je suis Ontarienne, en fait je suis Franco-Ontarienne. Un Franco-Ontarien, c’est un Ontarien normal, mais qui regarde l’Auberge du chien noir. » L’humoriste a également parlé de sa quête de l’homme idéal québécois. Malheureusement, elle croit que sa vision n’est pas la même que les hommes d’ici. Cela doit être à cause de son passé agricole. Elle a enchaîné sur quelques anecdotes la mettant en scène sur sa ferme en Ontario.
Par la suite, Billy Tellier est venu présenter son numéro sur le baptême de son neveu. François Bellefeuille s’était moqué de lui en début de spectacle en disant que c’était le seul humoriste de la colonie qui ne lui faisait pas peur. Juste pour rire a donc décidé de l’inviter sur le gala afin que François puisse lui faire ses excuses. Encore une fois, l’humoriste s’est servi de sa doublure.
Tellier a donc raconté qu’il était le seul de ses amis à ne pas avoir d’enfants, alors il a été nommé parrain, ce qui représente beaucoup de travail pour lui. L’humoriste a ainsi raconté son aventure dans l’église au moment du baptême de son neveu. Durant toute la cérémonie, il a chuchoté des blagues à sa blonde. « On est habillé en blanc pour un baptême, car ça représente le bonheur et ceux qui vont à des funérailles sont habillés en noir pour le malheur. Ah c’est pour ça que dans un mariage, la mariée est habillée en blanc et le marié en noir. » Lorsqu’on lui a demandé d’aller réciter un passage de la Bible, il avait égaré son papier et a donc dû improviser. Son anecdote lui a valu une ovation de la foule.
Simon Leblanc est ensuite remonté sur scène pour un segment médias sociaux. Il a présenté quelques tweets positifs à l’animateur pour l’encourager. Ce dernier voulait aussi voir ce que les gens avaient écrit de négatif à son égard. Il lui a donc lu un tweet de Billy Tellier « Où y’a trouvé ses cheveux Bellefeuille? Dans le trou de cul d’un itinérant? »
Par la suite, Neev, un humoriste juif, marocain et français, est venu raconter la fois où il a eu l’air rejet aux glissades d’eau. Il était au Mont-Saint-Sauveur dans les bassins, il a voulu impressionner ses amis en débarquant de sa trip. En se donnant un swing, il a défié les lois de la nature et est resté pris entre deux bassins en plein milieu de la pente telle une ventouse. Malheureusement pour lui, son swing n’a pas donné l’effet escompté. Il a eu l’air ridicule et tout le monde s’est moqué de lui. Il a ensuite enchaîné avec une anecdote sur son épilation du dos à la cire chaude. Puisqu’il est poilu comme un ours, ses poils ont repoussé après 36 heures seulement.
Guillaume Wagner est venu confesser qu’il rejette des personnes qu’il ne veut pas dans son public : les gens qui ne sacrent pas et les personnes âgées. De plus, il affirme que lorsqu’on est jeune, on ne rejette pas les gens. Le rejet vient avec l’âge, nos parents et la société nous conseillent de rejeter les gens. « Plus on vieillit, plus on accumule des affaires qu’on aurait dû évacuer. C’est important de sortir la bullshit pour la comprendre.» Il a ensuite parlé de quelque chose qu’il accumulait depuis des années :
« J’ai travaillé un an dans un camp d’handicapés et j’étais mal à l’aise. Il y a eu un silence dans la salle, mais l’humoriste a ensuite expliqué son malaise et le travail que fait son père maintenant auprès des handicapés. Le silence s’est ensuite transformé en de chauds applaudissements et en une ovation.
Un habitué de l’animation des Galas Juste pour rire est monté sur scène pour présenter un numéro sur l’homophobie. Laurent Paquin a expliqué que lorsqu’on est connu, on reçoit souvent des plaintes du public. Après avoir fait un gag sur la parade de la fierté gaie, il a reçu un courriel affirmant qu’il était soi-disant homophobe. « Je ne peux pas être homophobe, y’a aucun argument qui m’a convaincu d’être contre le mariage gai. » Il a alors cité les arguments qu’on lui avait donnés : « Ça va être quoi la prochaine affaire et comment je vais expliquer ça à mon enfant ». L’humoriste a terminé son numéro (ovation) en racontant la fois où il s’était fait cruiser par un autre homme. Il n’a pas trouvé l’expérience si désagréable, disant même que « ça m’a fait un petit velours, c’est toujours flatteur. »
La soirée s’est terminée par une belle surprise : la présence de Lazy Legz et de Martin Deschamps dans le segment Rejects got Talent. Les deux hommes ont prouvé qu’avec de la détermination, on peut tout atteindre. No excuses, no limits comme le mentionne Lazy Legz.
Le gala Les rejets était à la fois absurde et hilarant. François Bellefeuille était en contrôle et a bien livré la marchandise. Les attentes étaient grandes, mais à entendre les rires dans la salle, l’humoriste aura peut-être la chance d’animer de nouveau un gala Juste pour rire.
La série de galas Les têtes de turcs des Québécois sera présentée à la Place des Arts jusqu’au 21 juillet. Pour plus de détails, consultez le www.hahaha.com.