C’est dans une ambiance de Cliquetis de claviers d’ordinateurs, de brouhaha de journalistes et sous les flashs des kodaks que s’est déroulé, en salle de presse, le gala des gémeaux dimanche dernier, dans le hall du St-Denis 2, non loin du bar et du buffet.
Le gala animé par Éric Salvail et Véronique Cloutier Jean-Philippe Wauthier, taquins et fendants à souhait, a débuté en force avec quelques pointes lancées, entre autres, à Mariloup Wolfe et à Mike Ward. Rire gras général en salle de presse avec le clin d’œil à la série ruptures supposant que le titre était prémonitoire et que dorénavant Mariloup ne pencherait que pour des titres du genre « ça chie solide à l’école de parachute. » Un rire un peu moins assumé pour le gag d’Éric Salvail qui s’abstient de faire une blague sur La Voix Junior : « je ne suis pas Mike Ward moi, j’ai pas 42 milles $ à mettre pour rire de jeunes enfants qui chantent mal. » Le ton du gala était lancé et la fébrilité était dans l’air.
L’écoute du reste du gala s’est fait avec des allers-retours entre le coin « portables » et l’espace « photos-journalistes » alternant rédaction, entrevues (en bas de pages) et selfies.
En bref, on se souviendra de cette 31e édition du gala des gémeaux pour le dosage parfait d’humour et d’émotions avec des passages comme entre autres :
– Sophie Grégoire première Dame, entre sur scène en chantant et qui en toute simplicité insiste : « appelez-moi Sophie » avant de narguer Salvail et de présenter le premier prix de la soirée : Meilleur premier rôle féminin : série dramatique saisonnière ; Remis à Laurence Leboeuf.
-La présentation du duo Cloutier/Morrissette et la surprise de voir arriver Fabien. Belle idée, mais où était Véro ?
-La victoire grandement méritée et les remerciements percutants de notre Séraphin, le très talentueux Vincent Leclerc ; Récipiendaire du Gémeaux : Meilleur premier rôle masculin : série dramatique saisonnière.
-Le moitié-moitié de 260$ recueillis dans la partie riche de la salle (130$ à Bazzo.tv qu’ils ne veulent pas laisser sur le web), 130$ remporté par Guillaume Cyr qui se paiera un taxi jusqu’à Longueuil. (Seule affaire que Guylaine Tremblay n’a pas gagnée.)
-L’hilarante reprise du jeu des dessins d’enfants de Silence, on joue ! par Patrice L’Écuyer et Pier-Luc Funk pour annonces les nommés dans la catégorie : Meilleure animation émission ou série d’entrevues ou talk-show ; Prix remis à Guy A Lepage.
À 8-9 ans, on dessine Guy A Lepage avec une grosse tête d’extra-terrestre, Pénélope Mcquade et Jean-Luc Mongrain en Pierre Lapointe et Al Pacino (y’a un journaliste qui a failli mourir tellement y riait) et Éric Salvail « même en dessin d’enfant, son veston est trop serré »
Beau moment d’émotions pour Guy A qui devient le plus grand récipiendaire avec 54 Gémeaux et qui, avec sa voix tremblotante, a remercié sa « plus virulente critique et plus grande supporter », sa femme.
-Le moment In memoriam pour ceux partis trop vite.
-Les récipiendaires de la catégorie meilleurs acteurs de soutien, avec entre autres James Hyndman (personnellement, je lui avais automatiquement prédit un prix suite à son jeu touchant et impeccable dans Au secours de Béatrice…Je l’ai applaudi.), qui sont venus présenter le prix pour la catégorie : Meilleure série dramatique annuelle ; Remis à Unité 9
-La première fois dans l’histoire des Gémeaux où en salle et en salle de presse on aurait pu simultanément s’écrier « Shooter ! » comme dans les recettes pompettes, buvant ainsi une once de vodka (plus de 2000 shooters distribués) avant qu’un homme nu à vélo ne traverse la scène.
-L’ovation debout soulignant la présence sur scène de la courageuse et émouvante Josée Boudreault. (Yeux pleins d’eau et frissons jusqu’en salle de presse.)
-Les remerciements de Guylaine Tremblay (meilleur premier rôle féminin : série dramatique annuelle) et ses souhaits touchants de bonne fête à son père. » Si tous les papas étaient comme toi mon beau papa d’amour, il n’y en aurait pas de Marie Lamontagne. » (Ok, on se souviendra aussi du trop beau duo qui a présenté ce prix : les ravissantes Marie-Pier Morin et Mariloup Wolfe. Les photographes étaient ravis.)
Bravo à Éric Salvail et Jean-Philippe Wauthier qui peuvent se dire « Mission accomplie », mais surtout « Excellent travail » suivi d’un highfive bien mérité !
Les entrevues :
Laurence Leboeuf (meilleur premier rôle féminin : série dramatique saisonnière) : C’est Marche à l’ombre qui aura ramené Laurence au gala des Gémeaux ; On est bien content de la revoir et qu’on lui décerne un prix. Elle le mentionne, jouer Rachel c’est troublant. « Ça a été un challenge émotif » Qu’est-ce qui est le plus difficile ? « Je ne suis pas quelqu’un qui se prépare beaucoup, c’est plus difficile de sombrer dans les méandres de Rachel, c’était ça le challenge. De passer à des « highs » et tomber dans du sombre complètement. Le mal de vivre et le mal de l’être, ce n’est pas des zones qu’on n’exploite pas tant que ça (…) sérieusement on a dit ses mots à la virgule (écriture de Yan Lauzon). La saison 2 nous apporte où avec Rachel ? « On ne quitte pas le trouble, elle s’est embarquée dans un univers qui n’est pas le sien, elle est prise dans quelque chose et elle est très près de sa collègue jouée par Catherine Brunet, une relation entre les deux qui est à suivre. » De quelle façon ressembles-tu à ton personnage ? « Rachel a une grande compassion, une compréhension et une acceptation des gens comme ils sont, j’ai un peu de ça, y’a quelque chose que j’ai envie de comprendre des êtres humains. »
Vincent Leclerc (meilleur premier rôle masculin : série dramatique saisonnière) : C’est avec un « viande à chien » bien senti que le comédien a récolté son premier Gémeaux. « C’est juste un prix, mais ça représente un bel accomplissement. Je voulais le gagner pour tous les acteurs qui normalement n’ont pas la chance de jouer un rôle comme ça. » Séraphin, un personnage que les téléspectateurs ont toujours aimé détester. « Moi, je l’adore ce personnage-là, il a tellement de couches, c’est un bonheur à jouer. J’ai pris des risques dans le jeu, dans la personnification du personnage et je suis content. » « Risk and you shall receive » était inscrit sur son t-shirt lors du dévoilement de sa nomination. Ça ne pouvait être plus de circonstances. Vincent jouera dans la série policière Bellevue à CBC qui sera tournée cet automne aux côtés entre autres, de Anna Paquin, Allen Leech et Shawn Doyle.
Guylaine Tremblay (meilleur premier rôle féminin : série dramatique annuelle) : Premier gémeaux, pour son rôle de Marie Lamontagne, Guylaine est très contente. « C’est mon premier bébé pour unité 9 et je suis contente parce que je travaille fort. Marie Lamontagne ce n’est pas un rôle évident, c’est un rôle qui demande d’aller dans tes noirceurs et dans l’ombre, je suis contente que ce travail là soit reconnu (…) » Suspens n’aura pas été de tout repos pour l’interprète de Marie Lamontagne qui devait garder le sort de celle-ci secret. « Cet été c’était mourant, au moins 10 fois par jour je me le faisais demander, on ne me disait plus « est-ce qu’elle est morte », mais « êtes-vous morte. » J’ai eu droit à toutes les ruses, ça s’essayait de tout bord tout côtés. » On avait tout prévu, Je n’étais pas au lancement de Radio-Canada (…) C’est le fun de ne pas le savoir. Même ma mère ne le savait pas. » Et bien on l’a su et là on ne le sait plus encore une fois. Faudra être fidèle au poste d’Unité 9 pour la suite.
Louis-José Houde (meilleure animation : humour, série ou spéciale de variété) : En gros travail d’écriture du gala de l’Adisq, tout se passe bien. Avec un 11e mandant à la barre de l’animation, on réinvente comment ? « Il faut commencer à travailler plus tôt dans l’année pour me laisser le maximum de chances de trouver du bon matériel ; C’est de consommer de la musique, acheter de la musique, aller voir des spectacles (…) Tout ce qui pique ma curiosité peut devenir un gag dans le show. » En comparaison à Salvail-Wauthier, tu animes seul, qu’est ce qui est le plus dur ? J’aime être en plein contrôle, je suis un artiste solo, je fais du stand-up ça fait 20 ans, c’est plus facile pour moi d’animer seul, mais c’est autant de travail à deux là, c’était une blague. »
Pierre-Luc Funk : L’année Pierre-Luc Funk ? Première apparition aux Gémeaux pour celui qu’on commence à voir partout et qui est définitivement un comédien à suivre de près. Il campe des rôles aux opposés extrêmes. Passant de l’adolescent niais dans Med au kidnappeur psychopathe dans Mémoires Vives et au « sympatico-romantique » dans Le Chalet, Pierre-Luc Funk laisse sa trace. « C’est exactement ce que je veux, c’est important pour moi de montrer que je suis capable de faire plein d’affaires, autant jouer dramatique que des affaires comiques. Je veux faire les deux toute ma vie, je veux être comédien toute ma vie. »
Dans Mémoires vives, son personnage de Jérémie est troublant. On le déteste ; on veut l’aimer, mais on le déteste. « Je veux qu’on m’haïsse, j’ai pas envie que mon personnage gagne la situation, j’ai envie qu’on assume que ce gars-là est mauvais même si c’est un manipulateur, un menteur et qu’il joue un double-jeu. » « On se prépare difficilement à être un kidnappeur, tu ne peux pas être chez vous à te pratiquer, la police va être sur le cas (haha en effet), mais tu travailles fort pour te mettre dans la peau d’un personnage avec une mentalité différente, c’est le bagage personnel qui te sert. » Jusqu’à Noël Pierre-Luc sera très occupé avec les tournages de Mémoires Vives, de Med et du Chalet.
Antoine Bertrand (meilleur premier rôle : comédie) : « C’était vraiment une surprise, je sais qu’on dit toujours ça, mais là c’est vrai, j’avais rien préparé. » « Boomerang a remporté 3 prix. Tous les comédiens de Boomerang étaient nommés. C’est une force du show, cette famille là qu’on aime tant et que les gens ont adopté. C’est une grande fierté… la saison 2 est encore plus drôle, plus irrévérencieux. Y’a du touchant, mais surtout du drôle et du malaise. » « C’est sûr qu’avec l’arrivée du père, ça va expliquer bien des choses sur le personnage de Patrick. » Antoine qui joue aux côtés de son amoureuse dans la série précise : « Karine et Patrick ont certains traits de nos personnalités, mais ce sont des personnages (…) le fait qu’on se connaisse vraiment beaucoup, nous force à aller plus loin dans nos interprétations. Quand on arrive sur le set, c’est une collègue. » Début en force de la 2e saison avec la demande en mariage et la bague en bonbon, on suivra religieusement les méandres du couple chéri.
Éric Salvail et Jean-Philippe Wauthier : Ceux qui ont fait à deux ce que Louis-José Houde est capable de faire seul (pour relancer la pointe de L’humoriste) ne trouvent pas qu’il y avait du trop grinçant dans leurs numéros. « On essaie de faire des blagues sur l’actualité et qu’elles raisonnent à quelque part. Ça a raisonné. L’objectif c’était de faire un numéro d’ouverture qui frappe. » « On a changé des lignes jusqu’à aujourd’hui, après avoir écouté Dans l’univers de Céline » Qu’est-ce qui est plus dur à 2 dans l’animation ? « Quand le duo est bon et que la complicité est là, c’est le fun à faire, ce n’est pas dur (…) Si tout ce qu’on a lancé en réunion s’était retrouvé en ondes, on serait déjà aux îles Caïmans. On n’aurait plus de job. » (…) « La salle était de notre bord, l’ambiance était bonne. Mission accomplie ! » La salle de presse aussi était de votre bord, bravo ! Mais on serait bien curieux de voir ce qui a été coupé en réunion. 🙂
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