La carte blanche d’Adib Alkhalidey et de Julien Lacroix était sans aucun doute un joker. Un spectacle « payant » en invités et en rires!
Ce n’est pas des farces, juste avec le numéro d’ouverture, les 3500 personnes qui comblaient la salle de La Place des Arts en avaient déjà pour leur argent. Adib et Julien, duo que l’on retrouve dans leur premier film « Mon ami Walid », acclamés par la foule, ont su démarrer leur gala en force en abordant culturel et social et la santé ( avortement et vaccins), entre autres. Un Adib qui essaie d’être sérieux et de profiter de sa tribune pour passer un message et un Julien disjoncté « avec le super pouvoir de dire des choses horribles et d’être pardonné » nous ont fait rire fort. Grâce à leurs cris, leurs sacres et leur univers humoristique, Ils ont eu droit à une ovation debout en partant. Ça débute bien un gala.
Sympathique Jason Brokerss, bien arrivé à Montréal, est le premier invité sur le gala.Il raconte les fois où il a fumé du pot, lui donnant envie de voler des chiens! Hilarant numéro de personnification de chiens. « Un chien ça ne sait pas que ça peut mourir, sinon ça voudrait pas aller chercher la balle 200 fois. »
Yannick de Martino, lui aussi acclamé, est seulement venu répéter le numéro de Brokerss avant d’être chasser de scène par les animateurs. Pas le temps d’écrire, l’humoriste est en dilemme à savoir s’il s’achète un furet ou une poule.
Martin Perizzolo, qu’Adib présente comme étant son plus grand ami dans l’industrie, a débuté son numéro en abordant sa chevelure couleur « blond-blanc-stressé-époque de marde » avant d’aligner des blagues sur son 20lbs de totons l’hiver, la taille de son pénis, l’herpès versus le racisme. Martin ne pense pas…; Il ne pense pas être raciste ( il explique le racisme des fruits exotiques), il ne pense pas être homophobe, il ne pense pas être complexé par qui il est.
Il enverrait tous les racistes sur Mars.
*À plusieurs reprises, avoir eu les yeux fermés, avec ses cris et son timbre de voix Martin semblait être François Bellefeuille.
Puis, au tour de nul autre que Louis-José Houde de venir prendre part au gala. Louis-José dit se situer au milieu des humoristes. Par exemple, il raconte avoir reçu des courriels à la fois d’Yvon Deschamps et de Phil Roy; courriels auxquels il a eu peur d’inverser les réponses. Aussi à mi-parcours de sa vie, l’humoriste à l’assurance-vie d’un prince de pétrole parle à la fois de testament et de profiter de la vie, avec de savoureuses anecdotes de planche à neige et de saut en parachute. Il insiste: « Il faut avoir la ride heureuse », Ovation debout.
– Sketch vidéo de la famille Lacroix dans lequel on voit Julien qui veut présenter sa nouvelle blonde à ses parents alors qu’ils sont persuadés qu’il est homosexuel. Un sketch sur l’ouverture d’esprit à la façon Julien Lacroix. Direct, cru, et juste assez vulgaire.
Maude Landry, seule femme de la soirée, a choisi le gala de Lacroix et Alkhalidey pour aborder la mise en forme, l’été et jouer à « qu’est-ce qui pue », l’hiver dépressif et le temps des fêtes qui camoufle la psychose avec ses sapins drag queens, février qui donne envie de boire de l’anti gel et son Halloween pour les pauvres, et les cycles.
Par cycles, elle mentionne les saisons, le lavage, mais surtout les menstruations comparées à un gars de chantier qui chaque mois construit une maison dans son ventre , avec de bons gags lui permettant de comparer des degrés de dégueulasse. Un humour brillant, cru et bien ficelé pour la découverte du dernier Gala des Oliviers qui lui a valu une ovation debout.
*Maude et son humour font parfois penser à une version féminine de Louis T.
Pour son anniversaire, Louis Morissette, l’idole devenu collègue des animateurs, pensait se payer un numéro solo pour la première fois depuis 15 ans. Interrompu par Yannick de Martino qui voudrait reprendre le spectacle Les Morissette, Louis se retrouvera finalement à interpréter sa douce moitié Véronique Cloutier et à dissuader Yannick à reprendre le show.
« Tu peux pas refaire/reprendre un show… sauf si t’es français ».
Louis et Yannick, Un duo improbable pour qui les attentes étaient élevées et, disons-le, n’auront pas été atteintes.
-Sketch vidéo de la famille Alkhalidey jouant sur le « casting de merde » en sensibilisant sur les apparences, les différences, la diversité culturelle et ses clichés.
Un frère haïtien, une sœur jouée par un coréen, une mère italienne et Barbu des Denis Drolet font hurler Adib: « C’est pas ma famille! »
S’en suit un numéro de Ti-Guy Lemay, le bon personnage de Julien Lacroix. « Comme le Râteau de Jean-Michel Anctil…le Billy Tellier d’Alexandre Barrette. » L’interprète du personnage aux répliques que personne connaît se fait « insulter » et prier de cesser son personnage par son co-animateur. C’est encore une fois Barbu des Denis Drolet qui viendra y mettre fin, menaçant, bâton de baseball à la main, traitant Adib Alkhalidey de conne au passage.
Didier Lambert, qualifié d’un des humoristes le plus «punché » du Québec par les animateurs, a lui aussi reçu une ovation debout après être venu parler de son aversion du small-talk, de son garçon de 2 ans et demi naturel au soccer, jouer de l’harmonica et du #moiaussi avec des lignes vulgaires et une anecdote explicite, clamant qu’hommes et femmes doivent arrêter d’agir en caves.
Le clou du gala, Mehdi Bousaidan lui aussi acclamé, entame son numéro demandant une main d’applaudissements pour les professeurs. Il Louange leur travail et leur pouvoir de déléguer avec en exemples Martin l’élève qui veut tout faire. Il parle de Trump qui veut leur donner des fusils: idée qu’il qualifie de marde alors que c’est Martin qui se retrouverait avec la lourde tâche. « Quand les Etats-Unis sont malades, le Québec tousse » s’exprime Mehdi craignant que les tueries arrivent au Québec. Il remplacerait les armes par des épées. Il termine avec un talentueux sketch sur le Rap, performant les types de rappeurs indispensables à ce type de musique. WoW, ses imitations de Lil Wayne et Shaggy. Ovation debout!
Quel gala! Bien que les invités étaient excellents, on prendrait un spectacle d’humour entier d’Adib Alkhalidey et de Julien Lacroix.
C’est Jay Du Temple, et ses invités, qui présentera sa carte blanche ce soir. La barre est haute. Bien hâte de voir ce qu’il nous réserve.
