Après avoir animé l’an dernier un gala sur la sexualité, Mike Ward récidive en présentant une soirée sur les Anglos. Dans le cadre du festival Juste pour rire, l’animateur a choisi d’inviter quelques collègues afin de faire ressurgir la rivalité Francos/Anglos.
Étant lui-même parfaitement bilingue, Mike Ward connaît bien les deux cultures : « J’ai appris les deux langues en même temps à Québec. Ma mère parlait en français et mon père en anglais. Comme tout était en français, la télévision et la radio, quand j’étais petit je pensais que mon père avait inventé une langue. »
L’humoriste a débuté son spectacle en racontant deux anecdotes le mettant en scène alors qu’il avait 7 et 8 ans.
« Le monde n’a plus peur des Anglais, maintenant ils ont peur des musulmans. Thank you brown people! Il faut arrêter d’avoir peur de ce qui est différent. Les gens qui ont peur de perdre une langue sont ceux qui ne parlent qu’une seule langue. »
Le premier invité de la soirée avait une belle carrière canadienne avant de se concentrer uniquement sur l’humour en français. Sylvain Larocque a offert un numéro bilingue adapté au public rassemblé à la Place des arts, en majorité francophone. Il a entre autres expliqué son plan pour éliminer les anglophones du Québec :
- Installer des tapis d’entrée Welcome face aux bunkers des motards.
- Changer les mots police, pompier et hôpital avec des sons en in, on et eu.
- Faire des films seulement en français avec l’accent du Saguenay.
- Redonner le Nouveau-Brunswick aux Acadiens.
- Arrêter de traduire les avertissements de danger.
Le second invité est venu offrir un numéro en anglais. Moment absurde du gala; Jean-Thomas Jobin qui parle dans un anglais moyen de son achat de chaussure et de sa femme. Une traduction de son histoire défilait sur les écrans.
Korine Côté (présentement en spectacle à Juste pour rire (Les Trouvailles de Victor)) a ensuite expliqué son amour pour la télévision américaine, plus particulièrement de l’émission Les anges de la rénovation avec son animateur trop intense, les rénovations transformant la maison en château dans un quartier défavorisé, les cadeaux remis à la famille à qui la vie n’en a pas fait, etc.
Stéphane Fallu, qui ne sait pas parler anglais « je vais faire un coming out, je ne suis pas bilingue », est monté sur scène pour comparer les différents accents : british, texan, allemand et franco-ontarien. Il a ensuite démontré la raison pour laquelle il désire apprendre à parler en anglais, « c’est pour pouvoir chanter dans une chorale sans dire n’importe quoi ». Il a d’ailleurs eu une ovation pour son chant anglophone.
Mike Ward est ensuite revenu sur scène pour parler de ses expériences de voyage. L’anglais lui a permis de faire des spectacles un peu partout dans le monde. Il a d’ailleurs parlé de son succès à Amsterdam où il était entouré d’humoristes et d’un public hollandais seulement.
Maxim Martin a quant à lui comparé les Francophones et les Anglophones. L’humoriste a expliqué quelques éléments de la rivalité qui unit ces deux cultures. « Savez-vous pourquoi les Anglais nous appelaient les grenouilles (frog), c’est parce que nos ancêtres mangeaient des cuisses de grenouille. Nous les appelions tête carrée (et ce que je vous dis est vrai, merci Wikipédia!) parce que leurs maisons étaient carrées. »
Stéphane Poirier, qui fait la première partie de Sugar Sammy depuis 2 ans, est venu parler du métier qu’il exerçait avant de devenir humoriste : il était vendeur de souliers à Saint-Jérôme. Un jour, une anglophone est venue s’acheter une paire de souliers et l’humoriste n’a pas très bien compris ce qu’elle voulait. « Comme je ne me souvenais plus comment dire size, je lui ai demandé What grandeur? Elle m’a dit size? J’ai compris qu’elle portait du 16! » Par la suite, lorsqu’il a voulu lui dire d’acheter une bruine protectrice, il lui a plutôt dit « It’s important to protect queer (homosexuel), it will AIDS (sida). » Après s’être forcé à lui parler en anglais durant près d’une heure, la cliente lui a avoué qu’elle comprenait très bien le français.
L’humoriste a ensuite démontré que l’anglais sonnait mieux que le français. « Les noms anglais sonnent virils : Sugar Sammy, Mike Ward…Stéphane Poirier. Tout sonne mieux en anglais » même une recette de jambon à la mijoteuse devient un hit rock. La preuve, le public s’est levé pour applaudir sa performance.
Olivier Martineau est venu se confesser. « Je vais devenir un Anglais. Je suis un Anglais prit dans un corps de Français. Le détail c’est que je ne parle pas anglais. Je parle juste a little bit, comme une petite graine. Il a raconté qu’il a commencé à apprendre l’anglais avec Sesame Street.
La soirée s’est terminée avec un duo de Mike : Mike Paterson et Mike Ward. Après s’être fait passé pour le cousin de Rob Ford et avoir offert du crack, le comédien a fait un top 3 des expressions francophones les plus difficiles à comprendre pour un Anglais : Fac euh, Parle moi de tsa et Parle moi z’en pas.
Le gala Les Anglos était excellent, les invités étaient variés et les anecdotes savoureuses peu importe la langue dans laquelle elles étaient racontées. Défi relevé une fois de plus pour Mike Ward.
La série de galas Les têtes de turcs des Québécois sera présentée à la Place des Arts jusqu’au 21 juillet. Pour plus de détails, consultez le www.hahaha.com.