Il aura fallu 9 ans à Alain Desrochers pour ramener Max et Théo dans nos écrans ; Des retrouvailles toutes en action et pleines de ressentiments avec Nitro Rush. Alors que Max se trouve en prison depuis quelques années, son fils Théo, qui est, depuis le décès de sa mère, sous la supervision de son grand-père Meg, se retrouve dans une sale affaire dirigée par l’avocat. (Changement de casting pour l’avocat ici, pas de Martin Matte barbu à l’horizon.) Théo a grandi dans la rancune et la tristesse de la perte de sa mère ; Il est maintenant un petit bum facilement manipulé par Daphné, le bras droit de l’avocat. Max, prêt à tout pour enfin être présent et protéger son garçon, réussira à s’évader de prison et à devenir un pion indispensable dans le gros complot dans lequel il se trouve. Max devra reconquérir la confiance et le respect de son fils tout en essayant de rester en vie.
C’est un plaisir de retrouver les acteurs originaux du premier film : Guillaume Lemay-Thivierge (Max), Raymond Bouchard (Meg, le père de Max), Alexandre Goyette (Colosse) et Antoine Desrochers (Théo), dans Nitro Rush. De voir les flashbacks de Nitro et de pouvoir réellement voir à quel point Théo a grandi, à quel point il a changé, par exemple, ça apporte un côté vrai au film, on y croit et on imagine bien ce que les personnages de Max et Théo peuvent ressentir ; Ça donne le ton au film.
Le rôle de Daphné (Madeleine Péloquin), femme puissante, brunette séduisante et en contrôle rappelle un peu le personnage de Morgan (Lucie Laurier) dans Nitro, mais nous amène ailleurs, elle surprend. Il faudra quelques minutes avant de reconnaître qui donne vie au personnage de Charly : Antoine Olivier Pilon. Un anti-casting pour le talentueux blondinet qui campe un edgy crack de l’informatique aux jointures tatouées.
Le concept de la Nitro Rush, la drogue puissante et révolutionnaire est toutefois peu exploité dans le scénario. On en entend parler pour nous mettre en contexte dès le début du film et ce de façon très percutante, mais elle ne revient que maladroitement et inutilement avec le personnage de Colosse qui en consomme juste avant la grande opération ; On dirait presque une parodie. Somme toute, Nitro Rush vous gardera en haleine, vous fera plisser les yeux lors des scènes de batailles spectaculaires, vous décrochera quelques rires et quelques sacres et, si vous êtes plus sensible comme moi, réussira à vous mouiller les yeux.
Nitro Rush prend l’affiche aujourd’hui partout au Québec et c’est hier qu’avait lieu la première médiatique au Cinéma Starcité à Montréal. C’est sous les cris et les applaudissements, descendant directement du toit du cinéma en décalade, que les trois acteurs principaux sont venus à la rencontre des médias et du public.
C’est un Guillaume très fébrile et excité qui a dû attendre quelques minutes pour arrêter de trembler après la décalade, pour revêtir son bel habit avant de fouler le tapis rouge devant les photographes. L’habitué des cascades trippe. « Ça rappelle les cascades dans Nitro (…) Y’a toujours de la nervosité, de l’adrénaline, tu ne sais jamais comment va tourner une cascade. Ça me donne toujours un rush, un petit feeling, ça me donne un high. » Parlant cascades, sagesse oblige, Guillaume a dû renoncer à quelques cascades et céder sa place à Léon sa doublure. « Pour certains endroits précis, mais très peu, c’est ma doublure (…) Je suis le lead du film, ce n’était pas le temps de me blesser. Je m’assagis avec le temps. » Nitro Rush, pour Guillaume, outre les retrouvailles de la première distribution, c’est du gros plaisir, un grand bonheur et une grande fierté, la découverte de Madeleine Péloquin et une Micheline Lanctôt hallucinante. Sa scène coup de cœur est sans hésitation celle de la bataille dans la douche : Un plan séquence orchestré par une intense chorégraphie. (Mesdames, vous aimerez sans doute une autre scène de douche.)
Un délice pour les yeux de retrouver, sur le tapis rouge, dans une splendide robe de Denis Gagnon, bien en vie, celle qui campe le personnage de Daphné : la sublime Madeleine Péloquin. « Daphné c’est vraiment un personnage de composition, c’est la première fois qu’on m’offre un rôle de « vamp » séductrice qui est prête à tout, libre dans sa féminité et troublante pour les hommes (…) » Madeleine nous avoue que dans la première version du scénario, il n’était pas question de bagarres pour Daphné, mais elle a insisté. Au-delà de la beauté et de jouer une vilaine, l’actrice trouvait que son personnage qui joue dans la séduction, le calcul et la manipulation étais aussi capable de jouer…dans la bouette. C’est elle-même qui fait toutes ses cascades. Avec ses 10 ans de karaté ceinture brune, elle a plutôt dû apprendre à défaire, à l’aide des chorégraphies de combat de Jean Frenette, les lignes trop maîtrisées du karaté. Ce sont d’ailleurs ces scènes qu’elle a trouvé le plus difficile. « Ce sont des scènes très physiques, parfois après 6 heures de tournage, ça prend beaucoup de concentration et de préparation (…) Je m’en sors avec quelques traitements d’ostéopathe et des égratignures ! »
C’est sans sa tignasse tressée qu’Antoine Desrochers a foulé le tapis rouge arborant un look non moins surprenant. Le petit Théo a bien grandi. « Le personnage de Théo est ailleurs, il a tellement changé. J’ai regardé le premier film pas pour voir comment jouer Théo, mais pour voir le style du film, comment amener mon personnage avec ce que j’avais envie de jouer. (…) Théo est influencé par Antoine, mais je ne peux pas dire qu’il me ressemble. Par contre, pour le style vestimentaire de Théo, j’ai « travaillé » avec la costumière, je lui disais ce que j’aimais, lui donnais mes idées, avec son style Théo me ressemble. (…) Quand tu crées un personnage, la clé, peu importe ce que tu joues, c’est de l’assumer, que ça vienne du cœur. » Parlant de cœur, Impossible de passer sous silence cette « liaison » entre son personnage et celui de Daphné : Ça doit être intimidant de jouer dans la séduction avec une femme plus mûre ? « C’est très plaisant » dit-il sourire coquin au coin des lèvres. (On le comprend !) Pour sa part, ses scènes coups de cœur sont celles dans la forêt. « C’est une dizaine de journées de tournage à grimper dans les arbres, à sauter sur les toits (…) c’est vraiment un beau trip. »