19Pour une troisième fois à l’Amphithéâtre Cogeco est présentée la série hommage du Cirque du Soleil. Cette année, c’est le grand parolier Luc Plamondon et son œuvre qui se retrouvent au cœur de cette production d’envergure.
Dans cet hommage intitulé STONE, le public est transporté dans un univers d’opéra pop-rock-baroque où 29 artistes provenant de plusieurs pays différents performent.
Le spectacle présenté est divisé en numéro qui dure l’instant d’une chanson de Plamondon. La soirée débute sur la pièce Parc Belmont interprétée par Martha Wainwright. Durant ce temps, on retrouve plusieurs personnages dans un numéro de corde lisse suspendue à l’énorme structure de carrousel métallique. Des danseuses se retrouvent également dans ce numéro qui met la barre haute pour l’ensemble du spectacle. Le public y découvre les deux personnages principaux : un maestro excentrique ressemblant à Mozart et Lolita, une muse automate aphone. À travers les numéros, elle donnera corps et âme à la musique et aux paroles de Plamondon. Cette reine post-moderne aux allures robotiques s’humanisera au fur et à mesure des tableaux musicaux.
Puis, c’est sous les airs de Monopolis chantée par Milk & Bone que l’ensemble des artistes se retrouve dans un numéro mêlant danse, acrobatie et marche inversée. Lolita se retrouve à marcher sur le mur et même au plafond.
On retrouve ensuite une chorégraphie sur Oxygène interprétée par Betty Bonifassi, où les danseuses sont accrochées après des bandes élastiques.
Elles quittent la scène pour laisser place à un magnifique numéro de sangles aériennes en duo le tout sur Le monde est stone de Beyries.
Les artistes enchaînent avec un tableau tout en énergie alors que deux hommes (des porteurs parallèles) swignent dans les airs deux autres acrobates. C’est La Bronze qui chante la trame de fond avec Lili voulait aller danser.
Pour la pièce suivante, le maestro met à contribution les spectateurs qu’il fait chanter. On devine alors les notes de Ma mère chantait interprétée cette fois-ci par Marie-Pierre Arthur. Les deux personnages principaux interagissent ensemble lorsque Lolita se retrouve projetée dans les airs alors qu’elle porte une immense robe remplie d’ampoules. C’est visuellement très intéressant.
On retrouve ensuite un moment tout en douceur de danse murale où 4 femmes sont accrochées dans les airs et se servent du mur adjacent à la scène pour faire une chorégraphie aérienne tandis que trois autres artistes se retrouvent au sol. Le tout sur la chanson Île aux mimosas de Klô Pelgag.
Comme dans tout bon spectacle de cirque vient le moment ludique où les personnages qui se promenaient sur le site en début de soirée montent sur scène pour danser sur un medley de plusieurs succès de Plamondon comme Seul, Incognito, J’ai rencontré l’homme de ma vie, Dans ma camaro et Pour une histoire d’un soir.
Puis, deux artistes sont montés sur scène pour un numéro de planche coréenne sur Je danse dans ma tête chantée par Marie-Mai.
Un de mes coups de cœur de la soirée est survenu lors du numéro de cerceaux. L’artiste sur scène a commencé avec un cerceau pour finir avec plus de six cerceaux. Elle les a fait virevolter dans tous les sens, les retenait avec une jambe, avec ses bras, au sol, en équilibre… Tout semblait si facile! Elle a terminé avec plus d’une dizaine de cerceaux qu’elle a fait tourner avec sa taille… elle ressemblait à un énorme slinky or. C’est Valérie Carpentier qui interprétait Call girl.
Ensuite, deux hommes sont apparus à bord d’autos tamponneuses avant de s’installer pour des exercices de voltige (jeux icariens). Un des deux était couché sur le dos tandis que l’autre se tenait en équilibre ou était projeté dans les airs grâce aux pieds de son partenaire. La trame de fond était tout à propos : Tiens-toi ben, j’arrive! chantée par Catherine Major.
Une femme est arrivée avec une énorme roue tandis que Safia Nolin interprétait à sa façon Le blues du businessman. Deux hommes sont venus rejoindre l’artiste pour un numéro de roue Cyr.
Un bloc de parcours acrobatique a suivi alors que tous les artistes se sont retrouvés sur scène et dans les rangées pour performer sur Les sans-papiers par Marie-Josée Lord.
Ensuite, le brouhaha a laissé place à une équilibriste se tenant sur des cannes, puis les techniciens ont allumé des cordes et des bâtons pour un numéro tout en chaleur. Ils ont également enflammé la robe métallique de l’une des artistes qui s’est mise a tournoyé pour éteindre les flammes sur S.O.S d’un terrien en détresse d’Ariane Moffatt.
La soirée tirait à sa fin lorsque quatre acrobates ont été tirées du plafond pour un numéro de bungee et trapèze aérien alors que s’entamait les premières notes de Le monde est fou interprétée par Gabrielle Shonk. Ensuite, alors que se continuait le numéro aérien, la troupe entière, qui se trouvait sur la scène et parmi la foule, a chanté l’Hymne à la beauté du monde (Diane Dufresne). Les spectateurs se sont joints à eux… quoi de mieux que de finir la soirée avec un chant collectif.
Luc Plamondon est monté sur scène sous les applaudissements chaleureux de la foule. Il semblait avoir apprécié le moment.
STONE est magnifique, impressionnant et vaut le déplacement. Les costumes sont superbes comme toujours. L’univers musical de Plamondon a bien été exploité et travaillé pour offrir une vision différente de ce qu’on connaît de lui. Les pièces musicales sont excellentes et mettent en évidence les interprètes féminines qui ont pris part à l’enregistrement. Sans être présentes sur scène, elles habillent l’espace de leur voix et apportent de la substance au spectacle.
Cette création produite et conçue par 45 DEGREES et mise en scène par Jean-Guy Legault sera présentée en exclusivité à l’Amphithéâtre Cogeco, et ce, jusqu’au 19 août. Si vous souhaitez être émerveillés et en avoir plein les yeux et les oreilles, faites vite!