Matthieu Pepper – Dans la série de spectacles On inverse les rôles au Grand Montréal Comédie Fest

Mathieu Pepper
Mathieu Pepper

Hier soir, 9 Juillet 2018, au Théâtre Sainte-Catherine, c’était le grand soir pour Matthieu Pepper. Dans le cadre de la série de spectacles On inverse les rôles, c’est un grand nom de l’humour qui était chargé de sa première partie. Pour la cause, c’est nul autre que Patrick Groulx qui est venu réchauffer le public avant d’y laisser monter l’humoriste de la soirée. Avec 25-30 shows ensemble à leur actif, les deux humoristes sont des amis, des alliés et pour Matthieu Pepper, ce n’est que le retour du balancier.

 

Patrick Groulx est donc monté sur scène un peu nerveux sous le regard moqueur de son acolyte qui le regardait faire et riait de bon cœur, comme nous, à plusieurs reprises. « C’est le fun un spectacle, ça nous permet de mettre notre beau linge » commence Pat Groulx pour amorcer un numéro sur l’importance du paraître et de ce que les autres pensent de nous alors qu’on ne devrait tellement pas y prêter d’importance. « S’en câlisser, c’est ça la clé du bonheur. » Il compare donc l’époque du Dimanche à l’église où toutes les familles avaient l’air parfaites, parfaitement endimanchées à Facebook où on ne met que le plus beau pour des « likes ». Il parle de son père qui a bien compris ça et qu’il a entendu dire pour la première fois à 40 ans qu’il était heureux. « Personne ne veut vieillir, mais plus on vieillit, plus on est heureux. » À 44 ans, Groulx affirme qu’il ne s’en « câlisse » pas assez et l’illustre bien avec une anecdote sur la fois où il a dû s’acheter des pruneaux. Il souligne qu’en vieillissant on se permet aussi de dire tout ce qu’on pense sans réfléchir et parle de sa blonde « experte de météo » avant de conclure avec une chanson qui se retrouvera peut-être (pas) sur son prochain album pour enfants : « le gazon ». « J’ai tout donné! » Bravo Patrick!

Matthieu Pepper surf sur la vague de Patrick Groulx concernant cette incapacité de s’en « câlisser ». Il débute en se confiant qu’une amie l’a incité à consulter un psychologue. Son défi : magasiner un psy. Il raconte qu’il a choisi la première selon le nom de la rue sur laquelle elle était, mais qu’elle était finalement beaucoup trop belle et qu’il ne pouvait pas être honnête avec elle, que la cour ne veut plus qu’il la voit. Le 2e psy, un certain Olivier français était trop motivé qu’il lui « donne son trésor »; Il en a donc trouvé une bonne, mais une « laide en Tab !?* ». Pourquoi consulter? Il nous raconte en anecdote : « Quand j’étais petit, mes parents m’ont oublié. » Il parle ensuite de ses parents qui l’ont toujours soutenu alors qu’il désirait être humoriste depuis l’âge de 8 ans, mais qui ont dérogé de leur plan de vie. « Mes parents voulaient 2 enfants, je suis le 5e! (…) mon surnom c’était « lâcher prise ». Il nous parle également de son anxiété et des troubles que cela a encouru comme faire pipi au lit jusqu’à l’âge de 16 ans et du médecin qui, comme solution, lui avait demandé de contrôler ses rêves alors qu’il ne pouvait pas contrôler sa vessie.

Pepper affirme qu’il est de plus en plus heureux, qu’il a toujours été un méga complexé, mais que c’est fini. Maintenant il est un « chubby » trop à l’aise qui se change dans les allées et qui prend plaisir à se retrouver en bedaine. Cependant, il déblatère sur sa hantise des cabines d’essayages pas de miroir.

Il raconte aussi une bidonnante anecdote de sa visite chez l’ostéopathe dans un spa : l’accueil en chuchotant, l’analyse en bobettes, « le tâté du scrotum » et retenir un pet et le fou rire nerveux de « palper le pubis ».

Matthieu aborde sa séparation avec son ex de 15 ans son aîné. « Pendant 3 ans, on n’a jamais été à la même place (…) on n’avait pas les mêmes expériences de vie. » En résumé, elle aimait trop bruncher « Bruncher c’est comme skipper un repas, je préfère garder les deux » et était trop maternelle. Il a donc dû changer d’appart et nous parle de sa joie d’habiter seul versus en colocation dans le chic Hochelaga-Maisonneuve, mais de sa déception de devoir changer d’épicerie. Il se lance dans l’hilarant numéro de « Maxi » qu’il a fait au spectacle de Yannick de Martino. (À lire) Encore soucieux du jugement des autres, Matthieu nous donne des trucs sur comment décharger son panier d’épicerie sur le tapis. « Je fais une cabane avec mes aliments santé pour cacher mes chips. »

Il taquine ses 2 nièces de 9 ans qui sont à l’âge de faire des spectacles, mais qui s’inspirent de YouTube, pour consolider qu’il ne veut pas d’enfants avant de terminer avec un très bon numéro sur la prof de français qui se retrouve à enseigner l’éducation à la sexualité. « Les Si n’aiment pas les Rais, mais peut-être que Sylvain Oui et c’est correct! »

Tout au long de la soirée, Matthieu Pepper a été naturel, vrai, humain. Il est drôle, on aime l’écouter et rire avec lui. Il parvient même à nous faire rire en se laissant distraire par une mouche ou en essayant de lancer, en vain, un bouchon au 2e étage du théâtre. Ironiquement, alors qu’il fait un numéro sur le Maxi, il nous a fait penser à quelques reprises à Martin Matte. On attend impatiemment son one man show. « Good job » Matthieu Pepper!