Après avoir mis en scène Les 3 Mousquetaires et Cyrano de Bergerac, Serge Denoncourt s’attaque cette année à Roméo et Juliette, ce classique de Shakespeare.
Au Québec, Roméo et Juliette ont été interprétés au théâtre par Roy Dupuis et Geneviève Rioux (1989) et par Danny Gilmore et Isabelle Blais (1996). Au grand écran, on a eu droit au duo de Leonardo Dicaprio et Claire Danes (1996) ainsi qu’une adaptation québécoise par Yves Desgagné avec les jeunes Thomas Lalonde et Charlotte Aubin (2006).
Cette pièce dont tout le monde connaît la trame se déroule à Vérone dans les années 30 alors qu’on assiste à la montée du fascisme et du règne de Mussolini et que la guerre est sur le point d’éclater. Deux familles ennemies, les Montaigu et les Capulet s’affrontent sans relâche. Un jour, Roméo se fait inviter au bal donné par les Capulet où il fera la rencontre de Juliette. Après lui avoir déclaré son amour et s’être marié en cachette avec Juliette, Roméo reçoit des menaces de la part de Tybalt, le cousin de celle-ci, qui n’approuve pas du tout leur liaison. C’est finalement Mercutio qui défie Tybalt dans un combat mortel. Tybalt tue Mercutio et pour le venger, Roméo tue à son tour Tybalt. Le jeune homme sera ainsi banni de Vérone et devra s’exiler. S’ensuivra la fin tragique des deux amants qui tenteront tant bien que mal de vivre leur amour.
La pièce Roméo et Juliette, présentée au Théâtre du Nouveau Monde, par Juste pour Rire est une interprétation assez fidèle de l’œuvre originale de Shakespeare (texte français de Normand Chaurette). Il ne s’agit pas d’une adaptation moderne québécoise, on a conservé la tournure de phrases et les vers, le tout dans un français normatif.
Bien que la pièce soit un peu longue, durée de 3 h incluant un entracte de 20 minutes, le travail colossal derrière cette production nous fait oublier cet élément. Les comédiens, pour la plupart âgés de moins de 30 ans, sont excellents.
On a particulièrement aimé la chimie du duo de Marianne Fortier et de Philippe Thibault qui sont magnifiques à voir et qui nous rappelle nos premiers amours de jeunesse. Les jeunes amants sont fougueux, mais ont une naïveté qui se perd souvent en vieillissant. Ils croient que l’amour pur les sauvera de la guerre et des confrontations familiales. La scène tant attendue du balcon est savoureuse, à la fois magique et cocasse! Sans oublier les scènes de bataille dont les chorégraphies sont impressionnantes.
On a aussi adoré la fougue et la violence de Mikhaïl Ahooja avec son personnage de Tybalt, l’intensité et l’exubérance de Benoît McGinnis, qui interprète avec brio Mercutio, sans oublier Debbie Lynch-White qui apporte un peu de légèreté et de douceur dans le rôle de la nourrice.
La mise en scène est impeccable. La scène est épurée et les quelques éléments de décors se transforment rapidement pour qu’en un seul coup d’œil on se retrouve dans un café, chez les Capulet, chez le frère Laurent ou chez les Montaigu.
Bref, si vous aimez les classiques, vous serez charmés par cette interprétation d’une des plus grandes histoires d’amour de tous les temps. Félicitations à toute l’équipe derrière ce succès estival qui est présenté au TNM jusqu’à 18 août et en supplémentaires les 19 et 20 août. Pour plus de détails, visitez le www.tnm.qc.ca.