
Vendredi dernier (17 octobre 2025), le Club Soda de Montréal a vibré au son du groupe québécois Kaïn, qui offrait un spectacle mémorable dans le cadre de leur tournée d’adieu, La cour des grands : 25 ans de Kaïn.
La salle était presque comble, et l’ambiance, tout simplement électrique. Nostalgie et bonheur étaient au rendez-vous pour cette soirée chargée d’émotion.
Le début d’une tournée ultime, inoubliable et festive, au Club Soda — fidèle à leur histoire… comme dans l’temps!
Un groupe authentique qui traverse les générations
Je suis un admirateur de la première heure de ce groupe emblématique, séduit dès leurs débuts par leur musique festive, ce savant mélange de rock, folk et chanson québécoise.
Ce qui distingue Kaïn, c’est cette énergie contagieuse qu’ils transmettent à leur public, leur authenticité sans artifice, et ces refrains accrocheurs qui restent longtemps en tête après le spectacle.
Les textes signés Steve Veilleux racontent la vie telle qu’on la vit ici : les amitiés, les amours, les galères, les bons moments, la nostalgie du passé, la fête et la fraternité. Des chansons imagées, terre-à-terre et profondément humaines, dans lesquelles chacun se reconnaît.
Le dernier concert de Kaïn auquel j’avais assisté remontait à 2019, lors de leur prestation extérieure aux Francofolies de Montréal (voir l’article de l’époque sur Flash Québec).
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’attendais leur retour sur scène — une occasion parfaite de reconnecter avec leurs classiques qu’on connaît par cœur, mais aussi de découvrir les pièces du plus récent album, Dans la cour des grands.
Une soirée à la hauteur des attentes
Dès les premières notes de Parle-moi d’toi et Mexico, on sentait que la soirée serait à la hauteur. Le public, composé de fans fidèles de toutes générations, était prêt à célébrer une dernière fois avec le groupe.
Les spectateurs ont chanté à l’unisson du début à la fin, créant une complicité sincère avec les musiciens. Le répertoire de la soirée a habilement mêlé nouveautés et classiques, pour un équilibre parfait entre nostalgie et renouveau.
Des moments forts et chargés d’émotion
L’interprétation de L’usine — le texte poignant de Richard Séguin, magnifié par la voix de Steve Veilleux — a résonné avec une intensité toute particulière.
Les autres titres tirés de leur dernier album, tels que Le diable est aux vaches, Envoye à maison et Boomtown Café, ont littéralement enflammé la salle, faisant danser les spectateurs du parterre jusqu’aux balcons.
Et bien sûr, les grands classiques n’ont pas été oubliés : Comme dans l’temps, L’amour du jour, Ailleurs ou ici, Adam et Ève et La bonne franquette ont soulevé la foule, ravivant des souvenirs partagés par toute une génération.
Un moment suspendu avec Embarque ma belle
Au moment du rappel, avant d’entamer Embarque ma belle, Steve Veilleux a partagé une anecdote touchante :
« Cette petite chanson toute naïve, cueillie dans une tente au Mont-Tremblant, alors qu’on avait à peine 22 ou 23 ans… À l’époque, on ne savait pas trop où elle allait nous mener, encore moins qu’elle rassemblerait autant de beau monde qu’ici, ce soir, au Club Soda. »
Quelques instants plus tard, la salle entière s’est transformée en chorale géante. Le public, porté par la nostalgie et l’émotion, a repris Embarque ma belle d’une seule voix, au grand plaisir du groupe.


Une fin de soirée remplie de gratitude
Alors que le rideau tombait sur cette soirée inoubliable, un sentiment de gratitude emplissait la salle. Kaïn a su offrir un dernier tour de piste à la hauteur de sa carrière, laissant derrière lui des souvenirs impérissables.
Les fans quittaient le Club Soda le cœur rempli, un large sourire aux lèvres, et cette envie d’en revivre encore un peu.
On peut parier que, comme moi, plusieurs tenteront d’assister à une autre représentation de cette tournée d’adieu, (toutes les dates ici) qui traverse la belle province — fidèle à l’esprit de Kaïn, ce groupe de cœur qui, depuis 25 ans, chante la vie, l’amitié et le vrai monde.
KAÏN présente La cour des grands
Une page de la scène musicale québécoise se tourne. Kaïn, l’infatigable, le rassembleur, le toujours festif, mais pas toujours sage, offre aujourd’hui un ultime projet, un album en forme d’hommage à ses idoles québécoises : La cour des grands. Disponible en formats numérique sur étiquette Spectra Musique, ce neuvième disque de Kaïn salue d’immenses auteurs-compositeurs-interprètes québécois, ceux qui ont influencé la bande de Steve Veilleux au fil de ses 25 ans de carrière.
« La cour des grands, c’est celle des artistes qui nous ont inspirés, qui ont teinté notre plume et que nous admirons. De Plume à Pag, de Ferland à Séguin, c’est avec beaucoup de plaisir et d’humilité que nous leur rendons hommage, avec notre couleur, nos émotions. » — Kaïn
Après plus de deux décennies à écrire son histoire et à faire lever les foules, le groupe entame un ultime chapitre avec La cour des grands. À travers dix titres revus avec bonheur, cœur et authenticité, les trois complices — l’auteur, compositeur, chanteur et guitariste Steve Veilleux, le bassiste Éric Maheu et le multiinstrumentiste John-Anthony Gagnon-Robinette — colorent le paysage musical québécois d’une palette riche en émotions et en souvenirs. Puisant dans ses racines et ses amours musicaux, Kaïn se paie la traite en jetant une nouvelle lumière sur des morceaux qui vibrent encore dans le cœur des Québécois et qui composent cet album réalisé avec Davy Gallant. « Davy, c’est un partenaire des premières heures, de nos premières folies. Il apporte au disque de magnifiques textures, un côté très festif. On est retourné dans “notre cour” pour retrouver ce partenaire précieux qui l’a été tout au long de ces 25 ans ! », souligne Steve Veilleux.
Kaïn, c’est toujours une histoire d’amour, un party de chums, un roadtrip sur un coup de tête… et maintenant, une déclaration d’amour aux géants qui ont inspiré le groupe. Coup d’œil sur ces chansons qui ont forgé la passion de ses membres, dix hymnes intemporels portés par des légendes…
Envoye à maison (Jean-Pierre Ferland, Bob Cohen et Alain Leblanc) Jean-Pierre Ferland, c’est le premier punk qu’on a eu au Québec ! C’est le premier qui parlait de cœur brisé, de femmes, de façon très audacieuse. Ç’a fait vraiment du bien dans le portrait musical québécois. Très jeune, je me suis identifié à lui, à sa plume.
Sur ma peau (Paul Piché, Michel Hinton) C’est une chanson que je chante depuis longtemps et que j’ai eu le bonheur d’interpréter avec Paul sur scène lors d’une Fête nationale. Un moment phare dans ma carrière. Revenir avec une autre version, c’était lui rendre hommage, immortaliser ce beau souvenir.
L’usine (Richard Séguin) Quel grand texte, comme seul Richard Séguin peut en écrire ! La grosse compagnie qui ferme ses portes, sans crier gare… L’usine, ce n’est pas une plainte, c’est un constat. Cette chanson me rappelle la plume de Gérald Godin, pour qui j’ai eu aussi un gros crush dans ma carrière.
Jolie Louise (Daniel Lanois) On est tous des fans de Daniel Lanois dans le groupe. Je l’ai vu en spectacle d’innombrables fois. C’est mon guitariste préféré, tous styles confondus, et il a été un mentor côté réalisation. Un grand, grand artiste, une influence première sur plusieurs albums de Kaïn.
Le diable est aux vaches (Stephen Faulkner, Jean-Pierre Ferland) Faulkner est un gars qui a inspiré beaucoup d’artistes et dont on ne parle pas assez. Je reviens toujours à écouter sa musique quand je tombe en écriture. Avec Le diable est aux vaches, on s’est payé une traite rockabilly, rock’n’roll éclaté, qu’on a vraiment hâte d’offrir en spectacle.
Les anges dansent (Gaston Mandeville) Je suis originaire de Drummondville et j’y vis encore. J’ai grandi avec la musique de Gaston Mandeville qui vient de mon coin. L’album Huit, sur lequel cette chanson figure, est incontournable. Il fallait absolument en proposer une de Mandeville à notre monde, ne serait-ce que pour le faire redécouvrir.
Assis ent’ deux chaises (Plume Latraverse) Les premiers festivals majeurs qu’on a faits, c’était en première partie de Plume, un gars qui nous a marqués, d’une gentillesse et d’un humour incroyables. C’est un souvenir gravé à jamais dans le disque dur de Kaïn. Voilà une grande chanson, comme plein d’autres de ce grand poète. On a adoré réarranger cette pièce dans une version planante, que Plume a d’ailleurs entendue et bien aimée !
What the Hell I’ve Got (Michel Pagliaro, Allen Workman) Ça évoque notre influence rock’n’roll abrasif, une facette importante de Kaïn qu’on retrouve beaucoup en spectacle. On trouvait que cette superbe chanson de Pag desservait à merveille cette volonté de montrer notre côté plus givré, plus rock’n’roll !
Jean Johnny Jean (Gildas Azrel) Ici, c’est le côté cajun ! Ce n’est pas un secret, je produis un festival de musique trad-cajun et j’adore ce style. Sa familiarité, ses couleurs, sa chaleur… Les arrangements qu’on a donnés à cette chanson que Rock Voisine a popularisée ici déploient beaucoup de percussions, de violons, de guitares. Une fête !
Boomtown Café (Richard Desjardins) Richard Desjardins, c’est l’idole absolue. Quand on me demande quelle chanson j’aurais voulu écrire, je réponds une de Desjardins, peu importe laquelle ! Boomtown Café, je l’ai chantée dans les bars, dès que j’ai su gratter deux, trois accords de guitare. C’était une évidence qu’elle se retrouve sur cet ultime album de Kaïn.
toutes les dates qui reste à la tournée son sur le site kain.ca.
Ci-dessous, vous pouvez écouter leur nouvel album sorti en septembre dernier.
Une partie de cet article à été rédigé par Patrick Lamarche, avec l’appui de l’intelligence artificielle pour la révision linguistique et l’optimisation du texte.
L’un des fondateurs du présent site, administrateur et photographe, passionné.