Mary Poppins Montréal:Rien à envier à Broadway (PHOTOS)

première mondiale de Mary Poppins en français, au Théâtre St-Denis à Montréal

C’est hier soir qu’avait lieu la première mondiale de Mary Poppins en français, au Théâtre St-Denis à Montréal!

Un tapis rouge… sous les parapluies!

C’est sous une pluie intense ( mais magique! ) que le tapis rouge de Mary Poppins s’est déroulé, au Théâtre St-Denis à Montréal. En effet, la température n’était pas clémente et les artistes n’ont pu profiter du moment à proximité de leurs fans et amis. L’humidité étant très pesante, la plupart des gens ont préféré se réfugier à l’intérieur du théâtre, où l’air ambiant était beaucoup plus agréable! Du coup, peu de vedettes ont pu être rencontrées, mais certaines ont eu la générosité de m’accorder quelques mots.

C’est le cas pour Serge Postigo, le metteur en scène de la pièce, qui s’est confié sur son travail et celui de son équipe : « La gang de Mary Poppins, il y en a le trois-quarts que les gens ne connaissent pas ou peu. Mais quelle équipe! Ils ont travaillé d’arrache-pied pour donner ce show-là! Toutes les personnes sélectionnées ont vraiment leur place dans la pièce, je suis si fier du projet. Il y a 8 000 heures de travail sur cette pièce, et je parle seulement du temps que les comédiens ont mis sur le show! Et je ne compte pas le temps des techniciens et musiciens. Ils sont 57 personnes à travailler dans l’ombre, plus les acteurs ça fait pas mal de monde! C’est le plus gros show québécois de comédie musicale qui a été monté à Montréal. La première fois qu’on a voulu enchaîner le show, cela a duré 6 heures… Et seulement pour l’acte 1 ! En tout, pour pouvoir passer l’acte 1 et 2, cela a pris 4 jours ! J’ai vraiment hâte que le public assiste au spectacle. » Ce n’est pas surprenant d’apprendre la durée et la complexité des enchaînements puisque Mary Poppins est une comédie musicale ayant 11 lieux différents, 35 changements de décor, 31 chansons et 4 saisons!

Un peu plus loin, on rencontre Marina Bastarache qui se confie sur sa passion des comédies musicales: « J’adore les comédies musicales ! Mon expérience dans Hairspray fût mémorable et je sais ce que les acteurs ce soir peuvent ressentir. Mon grand ami, Steve Bolton, est chorégraphe ce soir pour le show et la plupart des danseurs sont tous mes amis. Je suis donc heureuse de pouvoir venir voir ma gang ce soir ! » Pierre-Olivier Beaudoin qui accompagnait la belle ajoute : « En effet, le meilleur show que j’ai vu au Québec était Hairpray… Mais pas juste à cause que Marina jouait dans le show, vraiment parce que je pense que c’était le best ! Reste à voir si ce soir ça va dépasser mes attentes… Dans tous les cas, je suis déjà fan puisque tout mes amis sont dans le spectacle de ce soir. Ça ne peut pas être mauvais! » Étienne Cousineau de La Voix, me raconte qu’il a aussi beaucoup d’amis dans la production de ce soir. Il profite du moment pour me parler de ses projets : « Je rêve de chanter Le fantôme de l’opéra! Peut-être qu’un jour ce sera mon tour. Pour l’instant, je travaille sur la sortie de mon 3e album. Il n’y a pas de date de sortie encore. Je travaille aussi sur un spectacle de danse contemporaine. À l’automne, je chanterai dans deux productions d’opéras à Montréal.  L’une d’elle s’intitule La Grande-duchesse de Gérolstein et j’y incarne la duchesse qui se trouve à être le rôle principale de la pièce! »

Nathalie Simard passait aussi sur le tapis rouge, sourire aux lèvres : « Je suis tellement heureuse de venir voir mon frère jouer! J’ai très hâte de le voir incarner un rôle différent de ce que j’ai eu l’habitude de voir. Je suis très heureuse qu’il fasse partie de la production. »

Finalement, une grande habituée des comédies musicales, Émilie Bégin raconte : « Je suis en spectacle cet été dans les Hors-la-loi au Théâtre des Hirondelles. Si ce n’avait pas été de cela, c’est clair que j’aurais rêvé de jouer dans cette production ! J’ai très hâte de voir le show. »

Une soirée magique! 

La nounou préférée de tous arrive sur scène dans une comédie musicale Supercalifragilisticexpialidocieuse! Mary Poppins est basée sur l’œuvre de P.L Travers et le film de Walt Disney dans une mise en scène, traduction et adaptation de Serge Postigo. La comédie musicale Mary Poppins a fait vibrer les spectateurs lors de 2 500 représentations sur Broadway. J’ai eu le plaisir de voir la pièce présentée à New York à deux reprises et je ne peux rien dire de mal de notre production québécoise! Le défi est relevé et malgré la comparaison automatique immanquable, nous pouvons être fiers d’être aussi forts dans les productions montréalaises. Mary Poppins nous transporte dans une famille anglaise des années soixante (les Banks) dans une maison traditionnelle où les enfants n’écoutent guère. Un jour, une énigmatique dame nommée Mary Poppins vient chambouler la vie de toute la famille en devenant une perle rare qui saura améliorer la vie des enfants et des parents. Dès les premières secondes de la pièce, la magie a opéré! Non seulement le décors était d’une impressionnante qualité, mais les costumes étaient merveilleux! Dès le premier coup d’oeil, nous étions transportés dans un univers magique des années 60. Juste pour rire avait promis de nous éblouir et c’est exactement ce qui est arrivé pour tout le monde, hier soir au Théâtre St-Denis. Cette coûteuse méga-production est la plus grosse jamais montée à Montréal. Serge Postigo, le metteur en scène, a su viser juste et mener à terme ce projet audacieux ! Pour notre plus grand bonheur, il y a beaucoup plus de chansons dans la comédie musicale sur scène que dans le film!

 

L’histoire portée à l’écran en 1964 est restée sensiblement la même, rien ne diffère sauf peut-être un ton plus moderne. Les chorégraphies orchestrées de main de maître par Steve Bolton, sont impressionnantes! Les acteurs, chanteurs et danseurs ont dû travailler d’arrache-pied pour arriver à maîtriser tous les tableaux. Et il est impressionnant de voir à quel point les artistes semblent à l’aise malgré le haut taux de difficulté qu’ils ont à relever. On pense à la danse des ramoneurs intitulé Juste à  temps, que l’on pourrait voir et revoir sans cesse tant l’exécution est parfaite et impressionnante!

 

Pour que le spectacle soit une réussite, il fallait une Mary Poppins à la hauteur de nos souvenirs et c’est en la jeune comédienne Joëlle Lanctôt que Serge Postigo à misé. Non seulement elle est belle et charismatique, mais elle incarne  la nounou avec une justesse et une finesse exemplaire ! Il n’y a rien à redire sur son jeu ni sur sa voix, une étoile est née! Les fans de comédies musicales connaissent assurément la comédienne depuis qu’elle a joué Betty Rizzo dans Grease, l’été dernier. J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec elle, avant le spectacle : « Je suis tellement heureuse de faire partie de l’aventure! Dans ce métier là, on se fait dire plus souvent «non» que «oui». Ça fait toujours mal, mais on s’habitue, on guérit plus vite. J’ai appris à apprécier le processus d’audition en ne me faisant pas d’attente. Pour Mary Poppins, je n’en avais absolument pas. Je me sentais d’ailleurs un peu à l’extérieur de mon champ de compétence. Me rendre jusque là c’est très surréaliste. C’est beaucoup de bonheur, mais difficile à concevoir et à absorber en même temps. Mais je suis fière. Je pense que le spectacle est d’une grande qualité, mes collègues sont ultra talentueux, on y raconte une histoire tellement humaine, touchante, simple et intemporelle. » Lorsque je lui demande son moment préféré de la pièce, elle répond : « Je savoure particulièrement les moments de complicité avec les enfants et avec mon collègue d’amour Jean-François Poulin! »

 

Tous les artistes sont extraordinaires. Jean-François Poulin est éclatant dans son rôle du ramoneur, Bert. Il chante juste et il a ce je-ne-sais-quoi qui rappel les jeunes années de comédies musicales de Joël Legendre… Son timbre de voix et son casting me font penser aux rôles que Joël avait dans Cabaret et Irma la Douce. Bien entendu, outre le clin d’oeil à Legendre, on peut admirer chez Jean-François Poulin un naturel désarmant ! Il n’est pas facile d’avoir l’air naturel dans une comédie musicale et il relève le défi avec brio.

 

René Simard nous impressionne avec un personnage froid et austère. Il réussit à effacer son côté jovial et chaleureux avec aisance. Nous n’avons pas l’impression de voir des acteurs jouer, on ne voit que des personnages incarnés!

La force physique et le talent de l’artiste multidisciplinaire Daniel Delisle, un habitué des comédies musicales ( 50 Shades, la parodie musicale!Cabaret, Sister ActSweet Charity, etc.) est très impressionnant dans le rôle de statue dorée! La troupe de théâtre atteint son apogée lors de la chansons Supercalifragilisticexpialidocieux, un numéro de danse et de chant qui marquera à jamais l’histoire de la comédie musicale au Québec et qui, assurément, mettra la barre très haute aux prochaines productions. La scène des ramoneurs et la danse collective est aussi extrêmement impressionnante avec sa précision et son énergie atteignant le paroxysme de la forme physique!

Ovations après ovations !

Rares sont les fois où les spectateurs ovationnent pendant un spectacle. C’est bel et bien ce qui est arrivé hier soir, au Théâtre St-Denis. Les spectateurs étaient en feu! Les gens frappaient dans leurs mains, chantaient et s’amusaient. On se serait cru dans un autre monde! Et il n’est pas toujours facile de faire lever un public les soirs de premières médiatiques. Ce fut un très grand succès. À la sortie du théâtre, j’ai pu entendre quelques commentaires qui étaient tous dithyrambiques. Au final, Mary Poppins est certainement un spectacle à ne pas manquer et assurément le show de l’été !

 

La distribution de Mary Poppins :

Alessandro Gabrielli, Alexandra Sicard, Alexia Gourd, Alice Déry, Catherine Dagenais-Savard, Claire Jacques, Daniel Delisle, Davy Boivert, Élysabeth Rivest, Frédérike Bédard, Frédérique Brunet, Guillaume Borys, Ian Arcudi, Isabeau Proulx-Lemire, Jean-François Blanchard, Jean-Luke Côté, Katee Julien, Kathline Gréco, Lisa Palmieri, Marie Deslongchamps, Marie-Pier Jean, Marie-Pierre De Brienne, Matt Tremblay, Matthieu Handfield, Normand Carrière, Pierre Lenoir, Serge Turcotte, Sunny Boivert, William Coallier.

Allez dès aujourd’hui sur le site officiel pour acheter vos billets !

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Pour les curieux avides de connaissances théâtrales:

Démystifions un peu le genre…

La comédie musicale 

La comédie musicale est une forme théâtrale descendant de l’opéra-comique[1], des opérettes[2] et du vaudeville[3]. Elle alterne danse, musique et chorégraphie, ainsi que textes parlés et chantés. Elle est apparue à la fin du XIXe siècle aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Les comédies musicales anglo-saxonnes et américaines ont particulièrement eu une grande popularité grâce aux grands spectacles originaux du West End à Londres qui sont pour la plupart du temps remontés sur Broadway, à New York. Dès l’avènement du cinéma parlant en 1929, elle connaît un essor phénoménal, grâce à l’adaptation cinématographique de plusieurs comédies musicales. Encore de nos jours, plusieurs comédies musicales populaires sont adaptées au grand écran : Chicago, Le fantôme de l’opéra, Mamma Mia!, Hairspray, Rent, Grease, My fair Lady, Sweet Charity, Cabaret et plusieurs autres. On utilise alors le terme « film musical ». Plus rarement, à l’opposé il arrive qu’un film musical fasse l’objet d’une adaptation scénique, par exemple le dessin animé La Belle et la Bête ou Aladdin des studios Walt Disney.

La différence entre la « comédie musicale », le « théâtre musical » et le « spectacle musical »

L’emploi de l’expression « comédie musicale » est parfois fautif : en effet, West Side Story ou Rent ne peuvent être considérées comme des pièces comiques. C’est pourquoi le terme théâtre musical est utilisé. Dès qu’une comédie musicale est plus dramatique que drôle, on l’appelle « théâtre musical ». De plus, il arrive qu’une comédie musicale ou une pièce de théâtre musicale ne comportent aucun dialogue parlé (et non chanté), cela s’appelle alors un « spectacle musical ». Donc, dès que les chansons s’enchaînent les unes après les autres, sans que les acteurs puissent parler, cela devient un spectacle musical, qu’il soit comique ou dramatique. En anglais, on utilise le terme  musical pour désigner une « comédie musicale » et une pièce de « théâtre musical ». Dans la langue de Shakespeare, il n’y a pas autant de nuances dans le vocabulaire relié à ce genre de théâtre.

[1] L’opéra-comique est une comédie en musique.

[2] L’opérette est une pièce musicale comique. C’est une variété d’opéras-comiques plus légère et où tout finit bien.

[3] Au départ, le vaudeville est un spectacle de chansons, d’acrobaties et de monologues. C’est plus tard qu’il devient une comédie d’intrigue, une comédie légère et sans prétention intellectuelle.

Voir aussi: Répétitions devant les médias.

Entrevue exclusive joelle-lanctot (La Mary Poppins)